Du 20 au 23 mai 2015, le Président de la république, Alassane Ouattara, a effectué une visite d’Etat dans les régions du Denguélé, du Kabadougou et du Folon. Cette visite, contrairement aux précédentes, a revêtu une coloration particulière, parce qu’elle est la région d’origine de sa défunte génitrice Nabintou Cissé.
D’ailleurs, dès son arrivée à l’aéroport d’Odienné il disait à la presse : « c’est une visite en famille.» Ce déplacement particulier du Pr charrie d’énormes symboles, qu’il convient de relever pour les besoins du contexte sociopolitique ivoirien.
Primo, partout où le Pr est passé durant cette visite, une constante se faisait têtue dans les discours et déclarations des autorités politiques, coutumières et religieuses et des populations : « Alassane Ouattara est notre fils, notre neveu.» Eu égard à l’histoire récente de notre pays, une façon de dire : « ceux qui l’ont traité d’étranger ont menti aux Ivoiriens et au monde entier. » Il est donc important d’insister sur ce point. Car, au nom de la politique politicienne, certains hommes politiques ivoiriens ont pris le raccourci du mensonge pour tenter d’exclure un concurrent sérieux. En lui déniant sa citoyenneté ivoirienne. Or, en agissant ainsi, ils ont conséquemment exclu une large frange d’Ivoiriens du jeu politique et de la citoyenneté ivoirienne. Oui, sans faux-fuyant, il faut aujourd’hui avoir le courage de dénoncer ce jeu malsain qui nous a conduits, au bout du compte, à la guerre. C’est pourquoi, ceux qui ont pensé et mis en œuvre cette entreprise machiavélique de manipulation et d’exclusion aux conséquences néfastes incalculables, doivent avoir l’honnêteté et le courage de dire : « chers compatriotes, nous demandons votre pardon car nous vous avons menti. » Sûrement, ils en sortiront grandis devant la nation, le monde entier et l’histoire. La Côte d’Ivoire s’en portera mieux. Un lègue sûr sera ainsi transmis aux générations à venir. La nation consolidera à jamais ses fondements pour un avenir radieux.
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Secundo, malgré cette enveloppe familiale qui obstruait la visibilité du caractère officiel du voyage, le Pr, s’est évertué à garder le caractère républicain de sa visite et de sa fonction. Une leçon à toutes et à tous dans l’exercice de nos fonctions respectives. A savoir, qu’il faut toujours garder à l’esprit de faire le net distinguo entre la chose publique et la chose privée. Ainsi, pour rassurer tous ces concitoyens, le Pr ne cessait pas dire : « je tiens à rassurer tout le monde, qu’aucun département du pays ne sera oublié. Toutes les régions bénéficieront de ces mêmes infrastructures.» Un tel discours traduit la hauteur de l’esprit républicain que se fait le Pr de la fonction présidentielle. Et qui lui permet d’être aux yeux de tous ses concitoyens, le président de tous les Ivoiriens, sans exclusion.
Tertio, la présence de son homologue de la république de Guinée, Alpha Condé, à l’étape de Gbéléban, exprime clairement la volonté d’ouverture de la politique du Pr Alassane Ouattara. Dans le contexte actuel de mondialisation, aimer son pays, ce n’est pas l’enfermer sur lui-même. C’est plutôt l’insérer dans le concert des nations en lui permettant d’y jouer sa partition et d’y rayonner. Mieux, le Pr a profité de la présence de son voisin pour jouer de son leadership, en exhortant publiquement celui-ci à ouvrir le dialogue avec son opposition. Afin dit-il, de préserver la paix dans ce pays, donc en Côte d’Ivoire. Mieux, un pont enjambant le fleuve séparant les deux pays, a été inauguré. Tout un symbole d’intégration sous-régionale et de fraternisation entre les deux peuples. Un outil de développement qui va à coup sûr booster les échanges économiques entre les deux pays.
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Quarto, cette visite a permis de mettre en exergue, la sacralité des liens filiaux et la reconnaissance envers ses bienfaiteurs. Le Pr le disait lui-même en signe de reconnaissance à ses parents en langue malinké : « Dieu a exhaussé vos vœux. » Comprenez : « Les bénédictions que vous avez formulées pour l’élection de votre fils et votre neveu ont été acceptées par le Tout-Puissant. » Faut-il le rappeler, dans l’imaginaire musulman dont s’inspire la culture malinké, tout enfant qui a un égard pour ses géniteurs et ses parents et reconnaissant envers ses bienfaiteurs, est oint de la barakat ; une sorte d’aura positive, qui l’assiste partout et qui lui permet de se hisser au firmament de la vie. Sur ce point, qui ne se souvient pas du geste de révérence que fit le Pr Alassane Ouattara, aux pieds de sa mère et devant les caméras, en signe de demande de permission, avant d’aller monter à la tribune du forum pour la réconciliation nationale en 2001. Tout une symbolique qui traduit la dévotion qu’a le Pr pour sa génitrice.
Il est bon que chacun s’en inspire pour sous-tendre ses rapports à ses parents et ses soutiens et, que ces valeurs cardinales soient enseignées aux enfants. Dans un monde où au nom de la liberté, l’autorité parentale est bafouée par les enfants, les seniors de plus en plus abandonnés à leur propre sort et l’ingratitude érigée en vertu de vie. Pour la petite histoire, Jean-Marie Lepen a récemment confessé sur une chaîne française que s’ils étaient musulmans ou juifs, sa fille Marine ne lui aurait jamais fait le coup de le mettre à la touche. Une décision qui ressemble à un parricide (politique).
Quinto, il y a ce mouvement de retour au bercail des ressortissants de ces régions qu’a impulsé la visite du chef de l’Etat. C’est une vérité de Lapalisse que de dire que ces régions souffrent de l’exode de ses filles et fils. Dont très peu y retournent pour y investir. A preuve, à Gbéléban le Pr a publiquement exhorté les cadres à acquérir une maison parmi les logements sociaux qui y seront construits sous peu. Gageons que cette dynamique, sera entretenue et maintenue, pour le bonheur des populations locales et de la Côte d’Ivoire.
NURUDINE OYEWOLE
onurudine@yahoo.fr
COMMUNICATEUR