AFRIKIPRESSE – Abidjan. Ci-dessous une déclaration du PIDAR , parti ivoirien des défis à relever dirigé par Titré Germain, ex candidat aux élections législatives de 2011 dans le pays.
« Partout dans le monde, chaque pays décide de se fixer le nombre de ses écoles et de ses universités en fonction de l’évolution de sa population mais surtout du type de citoyens qu’il se fixe d’avoir à court, à moyen et à long terme. La Côte d’Ivoire compte plusieurs milliers d’établissements primaires, secondaires, supérieurs publics et privés et cinq universités dont celles de Cocody, d’Abobo-Adjamé, de Bouaké, de Daloa et de Korhogo. Est-ce par rapport à quel type d’ivoiriens que nous voulons dans ce pays ? Personne ne le sait. L’essentiel est qu’il faut scolariser tout le monde en rendant l’école obligatoire pour tous par mimétisme. Le Président Alassane Ouattara à son arrivée au pouvoir le 11 novembre 2011 a annoncé la construction de quatre nouvelles universités dont une à San-Pedro, une à Bondoukou, une à Man et une à Abengourou. Le PIDAR s’y oppose. Pourquoi ? Il est bon d’anticiper et ce n’est pas mauvais. Il est aussi bon de construire en fonction des mentalités des gens. L’école ne peut jamais être gratuite pour tous. Le coût de la prise en charge d’un élève ou d’un étudiant est très élevé à la fois pour sa famille et pour l’Etat. Pour les étudiants et leurs familles, l’université doit déboucher directement sur l’emploi de sorte qu’une fois les études terminées qu’il n’ait plus d’effort à faire pour devenir fonctionnaire ou un salarié du secteur privé. Ça veut dire que l’Etat le recrute et l’engage directement. Ce qui n’est pas humainement possible qu’on le veuille ou pas. A cette préoccupation d’un journaliste à monsieur Paul Akoto Yao, alors ministre de l’Education Nationale, il répondait en 1982 en déclarant ceci : « Scolariser à 100% ne veut pas dire former à 100% des salariés. ». Quelques mois après, lors d’un conseil des ministres, le Président Houphouët déclarait que la Côte d’ivoire continuera à former ses enfants mais elle ne sera pas obligée de leur donner du travail. L’ex-président Laurent Gbagbo a dit la même chose. Est-ce que les ivoiriens ont bien compris ces discours et en ont été suffisamment sensibilisés ? Je crois non. Depuis 1980, il est à remarquer qu’une décision volontaire ou involontaire et non tacite a été prise de déstabiliser les régimes successifs de la Côte d’Ivoire à partir des universités en paralysant l’ensemble du système éducatif et du système de santé publique. C’est ce qui explique que la déstabilisation d’un régime politique en Côte d’Ivoire est avant tout annoncée à partir de l’université où les grèves intempestives légales ou non des enseignants ou des étudiants se manifestent et se multiplient. Que faire ? Pourquoi alors augmenter les crises sociopolitiques et syndicales en construisant de nouvelles universités ? Le pouvoir a-t-il déjà réglé les problèmes et les difficultés des universités existantes ? Pourquoi le Président Alassane Ouattara croyant bien faire veut-il absolument laisser à la Côte d’ivoire des bombes de déstabilisation politiques et syndicales que ses successeurs n’auront ni les moyens ni la sagesse d’arrêter ? Et s’il mettait l’accent sur la construction de l’université catholique au sein de la basilique, de l’Institut International des Hautes Etudes et de l’Ecole Polytechnique de Yamoussoukro. Des projets de vœux très chers au Président Houphouët Boigny. Les projets de construction d’universités à l’intérieur du pays sont des fruits d’une bonne vision ; mais ce n’est pas présentement opportun. Les différents successeurs à la tête du pays décideront en leurs temps en fonction de l’évolution des mentalités et de la population de l’opportunité ou non de poursuivre les œuvres de la construction de nouvelles universités dans les villes indiquées. Le PIDAR demande au Président de la République d’arrêter d’augmenter les multi palabres et des crises du sous-développement. Sinon, comment expliquer que les nouvelles universités annoncées ne sont pas encore réalisées, que l’on constate qu’après le ministre Cissé Ibrahim Bacongo, le ministre Gnamien Konan échappe à son tour à un lynchage ? Comment arrêter de façon générale la rébellion en Côte d’Ivoire et en particulier la rébellion dans nos universités ? Telles sont les questions de préoccupations du parti ivoirien des Défis à Relever (Le PIDAR). »