Comme chaque année depuis mai 2011, la gouvernance du président Alassane Ouattara a été passée au crible par la Liberté et Démocratie pour la République (LIDER) à l’occasion du ‘’4ème séminaire-bilan de la gouvernance Ouattara’’ organisé le week-end dernier dans la capitale économique ivoirienne.
Mamadou Koulibaly, président de Lider a dressé, un sombre bilan de l’exercice du pouvoir du président ivoirien, Alassane Ouattara : « Plusieurs études sur la pauvreté en Afrique et aussi en Côte d’Ivoire ont montré qu’environ 70% de la population pauvre se trouve en zone rurale. Et la situation de nos villages en constitue la preuve. Cette pauvreté a été entretenue, j’oserais dire, voulue et programmée par une mauvaise politique économique, par une mauvaise politique agricole et surtout par une mauvaise gestion de la question foncière avec ses nombreux conflits qui minent le monde rural ».
Selon l’orateur l’arrivée d’Alassane Ouattara « au pouvoir n’a rien changé à la situation. Ni en matière de politique agricole, ni en matière de foncier rural ». Évoquant toujours “l’échec de la gouvernance Ouattara”, l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire sous Laurent Gbagbo a rappelé les conflits récurrents liés au foncier rural.
À ce sujet, le professeur Mamadou Koulibaly a émis beaucoup de regrets : « Au lieu de réformer la loi en profondeur comme il s’était engagé à faire, le président de la République, avec la loi portant amendement de l’article 6 de la loi n° 98-750 du 23 décembre 1998, s’est contenté de d’accorder un nouveau délai de dix ans pour la constatation des droits coutumiers sur les terres du domaine rural. Selon la loi, toutes les terres qui ne feront pas l’objet d’un titre foncier, d’ici 2024, seront définitivement la propriété de l’Etat (article 6 de la loi). Ainsi, au lieu de reconnaître l’échec de la loi de 1998, il la proroge en redonnant dix ans aux populations pour réaliser quelque chose qu’elles n’ont pas pu faire en 17 ans, tout simplement parce que cela est impossible ».
Mamadou Koulibaly qui a rappelé qu’il sera candidat à la prochaine élection présidentielle de Côte d’Ivoire a proposé ses solutions : « Il ne saurait y avoir de paix là où il y a de la pauvreté. En assurant la sécurité foncière, en réduisant les conflits fonciers et en permettant la réinsertion des ex-combattants et des jeunes sans emploi, LIDER, à travers la réforme phare de son programme, crée les conditions de la réconciliation en Côte d’Ivoire et par extension celles du développement d’une agriculture moderne, de l’agro-industrie et de la professionnalisation des filières agricoles. Alors, l’assertion selon laquelle le développement de la Côte d’Ivoire repose sur l’agriculture aura enfin un vrai sens pour les populations productrices ».
Claude Dassé