Rencontré à Accra en marge du sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO, un officier ivoirien en exil, Colonel Zabgayou a accepté de livrer ses préoccupations à Afrikipresse.fr
«Depuis le 3 mai 2011, je suis venu en exil. Il faut indiquer que je suis un militaire donc, apolitique. Dès l’instant où la Cour constitutionnel déclare un vainqueur, il était donc bien indiqué pour moi de défendre la République et c’est ce que j’ai fait. Et c’est ce que nous avons également fait, mes amis et moi. Si donc par la force des choses quelqu’un d’autre s’est installé au pouvoir, qu’il sache qu’il y a des militaires en exil.
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Il doit prendre une loi d’amnistie pour que ces derniers rentrent parce qu’un militaire en exil, c’est dangereux, c’est une bombe à retardement. Pour le retour de la paix, les dirigeants actuels de la Côte d’Ivoire doivent prendre sur eux, la responsabilité de faire rentrer tous les Ivoiriens qui sont en exil parce qu’on ne peut pas indéfiniment les garder en exil puisque si ça continue, ça va devenir autre chose.
Aujourd’hui, ils sont au pouvoir et celui lui là-même qui était le chef d’Etat major de l’Armée, qui incarnait l’Armée sous le régime du président Laurent Gbagbo, le Général Philippe Mangou est nommé actuellement ambassadeur alors que les soldats qui étaient sous ses ordres, certains sont en prison et d’autres en exil ; ce qui n’est pas normale.
Ce qui prouve qu’il y avait une complicité depuis lors. On n’agit pas de cette façon. Lui aussi le général, il faut qu’il sache que certains de ses soldats sont en prison et d’autres en exil. Les officiers, sous-officiers …
et militaires de rang sont en exil, et ce n’est pas normal. Il faut que Ouattara essaie de revoir cela. (….) Il faut qu’il essaie de revoir sa copie dans la gestion de la crise en faisant en sorte que tous les enfants du pays rentrent au bercail. Car, il ne peut pas les laisser errer dans la nature et croire qu’il dirige le pays. Mais si telle est ta façon de gérer le conflit, il faut qu’il sache que quel que soit le temps que ça va durer, un jour, il fera jour».
Claude Dassé, envoyé spécial à Accra