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    Coronavirus : Comment les journalistes sportifs africains vivent la suspension des compétitions sportives dans leurs pays

    Coronavirus : Comment les journalistes sportifs africains vivent la suspension des compétitions sportives dans leurs pays
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 4 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME
    Depuis quelques semaines, les compétitions sportives sont suspendues dans presque tous les pays d’Afrique pour cause de coronavirus. Comment les journalistes sportifs des pays touchés par cette mesure vivent-ils cette situation ? afrikipresse.fr est allé à la rencontre des confrères.

    Amin El Amri (Maroc)

    Le Coronavirus, qui frappe le monde dans sa globalité depuis plusieurs semaines, a rendu le monde du sport tétraplégique. Le Maroc ne peut évidemment pas se soustraire à ce contexte universel et c’est tout naturellement que les activités sportives ont été graduellement gelées. Premier sport en termes de popularité, le football a été frontalement impacté par la crise sanitaire. Du coup, la Fédération
    Royale Marocaine de Football a, dans un premier temps, décrété le huis clos sur l’ensemble des matches disputés dans le Royaume le 4 mars. Dix jours plus tard et vu les chiffres de personnes contaminées chaque jour, la FRMF a décidé de suspendre toutes les  activités footballistiques au Maroc. D’autres fédérations sportives lui ont emboité le pas dans les jours suivants, à tel point qu’au début de la semaine du 16 mars, toutes les activités sportives au Maroc ont été stoppées net.
    Dans ce contexte difficile, exercer son métier de journaliste de sports devient d’une difficulté sans précédant. En plus d’une quasi-totale absence d’actualités, hormis la large campagne de
    sensibilisation et de dons au Fonds Spécial créé pour contrer la pandémie, le confinement limite drastiquement le mouvement des journalistes. Bien évidemment, la priorité absolue est de se protéger et de protéger les siens. Pour une rubrique aussi dynamique que celle
    des sports, avoir à rédiger ses articles depuis le domicile est un véritable motif de frustration. Fort heureusement, les citoyens marocains et l’Etat sont conscients de la responsabilité qui leur
    incombe de stopper cette pandémie qui fait des morts à la pelle, sous d’autres cieux. Le principal remède, et c’est là que notre rôle de journalistes devient primordial, est de continuer à prendre son mal en patience, tout en continuant à sensibiliser le public et de contrecarrer les fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux. Méthodiquement, le travail ne change pas : dénicher
    l’information, la recouper auprès des sources et continuer à fournir aux lecteurs de la matière crédible et, espérons-le, divertissante.
    Antoine Battiono (Burkina Faso)
    Le coronavirus est venu bouleverser l’ordre mondial. Au départ, nous pensions que cela ne concernait qu’un seul continent avec particulièrement la Chine. Mais voilà qu’aucun pays dans le monde n’y échappe.
    Le Burkina Faso était dans l’obligation de s’adapter aux exigences de cette pandémie. Et toutes les activités sont au ralenti. Pire, aucune activité sportive ne vit. Il n’y a aucun match de football le week-end. Ne parlons pas des autres disciplines qui n’étaient pas régulières. C’est pénible de vivre une situation pareille et personnellement en tant que journaliste sportif, je vis ça difficilement. Mais nous réalisons des interviewes ou des articles de portraits, de petits dossiers. Nous faisons aussi d’autres reportages sur l’actualité brûlante qu’est le Covid-19. Nous nous adaptons puisque les chaînes de télévision ne passent que des rediffusions. Nous espérons que ces moments difficiles vont vite passer pour que nous puissions retrouver notre passion.
    Salif Diallo (Sénégal)
    D’abord avec le stress d’un citoyen normal qui vit avec sa famille, ses amis et ses proches sont la menace de la pandémie. Après je pense au reporter sportif qui ne peut aller assister à aucun événement sportif. Pour l’homme qui adore le sport, cette situation est difficile à vivre et pour le travail aussi il faut se creuser les méninges pour trouver des sujets pertinents. Mais en définitive, on pense à la futilité de la vie face à cette pandémie et la faiblesse de l’homme face à certains événements, la nécessité d’une union sacrée pour vivre en harmonie.
    Camara Diakaridia (Mali)
    C’est un véritable coup d’arrêt dans un pays où les week-ends et autres moments sont consacrés uniquement au sport. Cette situation est vraiment compliquée. Nous sommes là pratiquement à ne rien faire. Au Mali, nous sortons de près de quatre ans sans activités footballistiques et au moment où nous pensons revenir au-devant de la scène que le COVID 19 arrête tout. Il n’y a plus de championnat de ligue 1 Orange, de Coupe du Mali, de championnats de D2 et D3 et de football fémini. Les autres disciplines ont également suspendu leurs activités. C’est une situation très difficile pour nous la presse sportive malienne.
    Sur le plan international cela est pire et l’annulation des 3ème et 4ème journées des éliminatoires de la CAN et le CHAN est un grand coup porté au football africain. J’ose espérer qu’une solution rapide sera trouvée contre ce virus et permettra surtout la reprise des compétitions pour le grand bonheur des sportifs que nous sommes. Rien n’est impossible à cœur vaillant et je suis sûr que le monde va gagner ce match contre le COVID 19 et l’Afrique en sera le grand gagnant avec son football.
    Propos recueillis par Adou Mel 
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