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    Contribution d’une camerounaise sur l’article 35 ivoirien : la justice des vaincus et ex vainqueurs veut imposer sa vision aux nouveaux vainqueurs

    Contribution d’une camerounaise sur l’article 35 ivoirien : la justice des vaincus et ex vainqueurs veut imposer sa vision aux nouveaux vainqueurs
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 4 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Mes soeurs et frères ivoiriens partisans de l’ex chef de l’État ont changé de fusil d’épaule. Ils ne revendiquent plus le fait que leur champion Laurent Gbagbo est toujours le président élu , et qu’il doit revenir au pouvoir.

    Ils ont oublié l’arrêt de Yao Ndré proclamant Laurent Gbagbo vainqueur de l’élection présidentielle de 2010. Ils ont pris acte de la seconde décision annulant la première indiquant que le vainqueur est Laurent Gbagbo.

    Tout cela montre bien que des vérités d’hier, qu’une décision d’hier peut ne pas être celle de demain, que les décisions de droit et de justice tiennent compte des opportunités, de l’environnement et des circonstances.

    Nos amies et amis ivoiriens qui ont enterré sans état d’âme la décision disant que leur champion a gagné l’élection présidentielle de 2010, qui en ont fait le deuil, ressuscitent néanmoins une vielle décision : celle de Tia Koné rendue en 2000.

    Cette catégorie d’ivoiriens affirme

    – d’une part que leur président qu’ils ont pourtant reconnu comme qualifié pour faire respecter la Constitution, et comme étant dans ses attributs de façon régulière,
    – et d’autre part que le Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire, doivent lire le droit comme eux ils lisent le droit et l’article 35.

    À quoi servent les juges, à quoi servent les avocats si ce n’est pour pour lire , pour comprendre et interpréter le Droit, la Loi et la Constitution , en tenant compte des évolutions positives, comme négatives ? Comment peut-on penser que c’est une seule et universelle lecture de l’alinéa controversé de l’article 35 de la Constitution ivoirienne, qui existe ? Le droit est une affaire d’interprétation et de compréhension ! Que neni pour eux !

    Ainsi nos soeurs et frères pensent qu’on peut demander de respecter l’arrêt de Tia Koné 2000 , mais qu’on ne doit plus demander le respect l’arrêt Yao Ndré relatif à la victoire de Laurent Gbagbo en 2010 .
    Hum, hum : ils oublient 2010 mais ne veulent pas oublier 2000 ! C’est quelle justice des vaincus ça ? Des vaincus qui veulent imposer leur vision de droits aux vainqueurs !

    En vérité , je vous le dis, en vérité, l’arrêt de Tia Koné de 2000 , et toute la jurisprudence et la littérature sur l’alinéa ( ne s’être jamais prévalu d’une autre nationalité) de l’article 35 de la Constitution ivoirienne, sont bien le fruit d’une véritable justice des vainqueurs !

    Avec nos soeurs et frères ivoiriens de l’opposition, nous avons affaire à des vaincus qui veulent continuer d’imposer la justice qu’ils ont administrée alors qu’ils étaient les vainqueurs , alors qu’ils étaient aux affaires, et qu’ils avaient le droit de faire et de défaire !

    De mon point de vue, l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara a été tout le temps victime de la justice des vainqueurs concernant sa candidature et son éligibilité à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.

    Maintenant qu’il est le vainqueur et qu’il est aux affaires, peut-on lui demander de se tirer une balle dans la tête, en s’appliquant la justice des vaincus d’aujourd’hui qui étaient les mêmes vainqueurs d’hier, et qui par leur position l’ont spolié de ses droits élémentaires, en le privant de candidature à l’élection présidentielle ivoirienne de 2000 ?

    Si le débat sur l’éligibilité du candidat Ouattara paraît malsain et d’une autre époque , c’est parce que ceux qui le font aujourd’hui oublient qu’ils étaient aux affaires hier, et qu’en leur qualité de vainqueurs, c’est eux qui ont écrit l’histoire et qui ont interprété le droit à leur guise, ainsi qu’à leurs convenances, dans leur seul intérêt, et non dans l’intérêt de leur pays.

    Aujourd’hui le vainqueur c’est Ouattara. Il est le garant de la Loi, du Droit et de la Constitution en Côte d’Ivoire. Il est le garant du bon ordre des choses, celui qui donne vie, force de droit et les moyens du respect de cette Constitution qu’on veut à tort lui opposer en un seul alinéa de son article 35.

    Alassane Ouattara écrit l’histoire : chères sœurs et chers frères ivoiriens, il est proprement indécent de vouloir lui imposer votre vision de vaincus (et d’ex vainqueurs) de l’histoire , du Droit , des Lois et la Constitution .

    C’est une simple question de bon sens !

    Colette D. A, Douala.

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