«Histoire des politiques du patrimoine culturel au Sénégal (1816-2000) », c’est l’intitulé d’un ouvrage de 516 pages écrit par le Dr Adama DJIGO, chercheure-associée à African Studies Centre (ASC) Leiden (Pays-Bas).
L’auteure de ce livre paru à la Maison d’édition L’Harmattan déclare qu’il est un extrait de sa thèse de doctorat intitulée « Dynamiques et stratégies de conservation et de promotion du patrimoine culturel au Sénégal de l’administration coloniale à l’an 2001 ».
Le Professeur Jean-Paul Demoule, affirme dans la préface que l’ouvrage d’Adama Djigo fera certainement date quant à l’histoire des politiques patrimoniales en Afrique et, plus généralement encore, quant à l’étude des contradictions permanentes entre des politiques culturelles étatiques volontaristes, et le ressenti réel des populations.
Toutefois, le Pr Demoule pose des questions : le Sénégal, pays de rencontres de valeurs traditionnelles africaines, coloniales et religieuses, a-t-il suffisamment pris conscience de la richesse de son patrimoine matériel et immatériel, et en a-t-il assumé la patrimonialisation ; les mesures prises pendant l’époque coloniale et depuis l’indépendance, l’ont-elles mis à l’abri des périls ; ces politiques traduisent-elles les stratégies de consolidation mises en œuvre par les autorités et l’affirmation, sous forme d’allégeance, d’une légitimité inhérente à une idéologie ?
Pour comprendre les logiques de construction de patrimoines et les processus liés, au Sénégal, de 1816 à 2000, l’auteur donne ici les clés pour saisir les contradictions permanentes entre des politiques culturelles volontaristes et le ressenti réel des populations. Elle montre les enjeux et mécanismes de politiques patrimoniales menées durant deux siècles, en analysant pas à pas les différentes phases de construction et de déconstruction des identités nationales.
Cette étude répond scientifiquement à des questions cruciales : Comment concilier le regard critique sur le caractère nécessairement instrumentalisé de la gestion d’un patrimoine national , avec la nécessité impérative d’un sentiment d’appartenance culturelle nationale ; comment protéger, pour les générations futures, un héritage archéologique et historique, menacé d’une érosion rapide et irréversible, et les besoins de développement des populations locales , à travers cette étude novatrice, l’auteure retrace des leçons du passé et quelques pistes de réflexion pour l’avenir.
En dédicaçant son livre, le Dr Adama Djigo déclare : « au fil de ces années de recherche, j’ai eu l’occasion de rencontrer de nombreuses personnes qui ont été associées à ce travail : des autorités, des informateurs, des spécialistes et/ou des passionnés de l’Histoire, du patrimoine et de la recherche, qui encouragent tout chercheur qui travaille sur ces domaines ; mais aussi des personnes qui, bien loin de tout ce monde, n’ont jamais manqué de m’encourager. Je tiens à les remercier vivement et à leur exprimer toute ma gratitude ».
Actuellement, l’écrivaine mène des recherches autour des problématiques de patrimoines (matériels et immatériels), mémoires, identités et Histoire au Sénégal. Elle a fait ses études en Histoire et en Archéologie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar puis à l’Université Paris1-Panthéon-Sorbonne où elle a obtenu son Doctorat en Histoire Moderne et Contemporaine.
Synthèse de Aliou BM Diallo, à Conakry