Cette semaine notre expert en transport maritime international Sékou CAMARA nous instruit sur la météo en mer.
La météorologie maritime est une spécialité de météorologie concernant le domaine marin : vents, houle, températures air et eau, marées, etc. Cette spécialité constitue une composante primordiale pour le « routing » en navigation maritime (aussi aérienne).
Elle est divisée selon notre expert en transport maritime international Sékou CAMARA en deux composantes : la météorologie côtière, qui comporte des enjeux et des phénomènes particuliers, et la météorologie hauturière.
Les besoins de la météorologie maritime
Elle répond à un double impératif de sécurité et d’assistance. Son but est ainsi d’assurer la sauvegarde de la vie humaine et des biens en mer et sur la côte. Pour y arriver, les services météorologiques nationaux reçoivent des données d’un ensemble d’observations prises par les navires, les bouées et les satellites météorologiques, les avions survolant les mers, etc. Ces informations s’ajoutent à celles recueillies sur terre pour être analysées par les météorologues qui émettront des bulletins de prévision et d’avertissement pour les usagers.
De son historique
Rappelons que les premiers marins ne disposaient toutefois que d’un savoir empirique élémentaire et restaient à la merci des vents, des vagues, des courants et de tout ce qui pouvait les dérouter. La veille du temps en mer a débuté par des observations humaines et les capitaines de navires notaient dans leur journal de bord les conditions météorologiques.
La météorologie maritime a fait l’objet d’un échange international pour la 1ère fois lors de la réunion de Bruxelles en 1853 dont le but principal était d’améliorer et de standardiser la prise des données météorologiques et océanographiques visant à améliorer la sécurité maritime. Il va s’en suivre l’organisation du 1er Congrès météorologique international à Vienne en 1873 et la création de l’Organisation météorologique internationale (OMI), la devancière de l’Organisation Météorologique Mondiale créée en 1950.
Les observations en mer sont donc depuis longtemps effectuées plus ou moins régulièrement par les marins embarqués sur des unités des marines nationales, de la marine marchande, par des pêcheurs travaillant sur des chalutiers hauturiers ou côtiers, par des scientifiques affectés sur des navires océanographiques. Ils prennent note de la force et la direction du vent, la température et l’humidité de l’air, le type et l’intensité des précipitations, le givrage par les embruns, la visibilité et l’état de la mer. Ces informations sont ensuite transmises par radio ou par satellite vers des banques de données.
Les innovations
Avec le développement de l’électronique, des bouées fixes ou dérivantes ont été équipées d’appareil de prise de mesure automatique des mêmes paramètres. Aussi depuis les années 1960, des satellites météorologiques ont été mis en orbite autour de la terre pour recueillir les mêmes informations dans des zones peu couvertes par les autres genres d’observations.
Une fois les données recueillies par les services météorologiques nationaux, elles sont traitées et transmises à travers le monde afin de servir à la prévision météorologique, entre autre à celle pour les intérêts maritimes.
Philippe Kouhon