Le gouvernement de transition burkinabè a ouvert plusieurs dossiers judiciaires ayant défrayé la chronique et suscité d’intenses passions au pays des hommes intègres. Parmi eux, le dossier Thomas Sankara dans lequel plusieurs personnes ont été inculpées le 22 décembre 2015. La justice militaire a également émis un mandat d’arrêt contre l’ancien président Blaise Compaoré.
Ce dossier mis entre les mains du nouveau président du Burkina Faso, ne semble pas inquiéter Roch Marc Christian Kaboré. Dans un entretien accordé à Africa 24, le chef d’État burkinabè a promis d’en finir avec : “Tous les dossiers vont être suivis jusqu’au bout”. M. Kaboré souligne que cela se fera en toute sérénité : “Non pas dans un souci de vengeance. Mais, il faut que la justice soit rétablie pour qu’ensemble, nous puissions tourner véritablement la page de l’histoire du Burkina Faso et regarder l’avenir dans le même sens”.
Ainsi, a-t-il affirmé dans l’émission “Face à nous”, la réconciliation au Burkina Faso passera “nécessairement par la justice et par la vérité” : “Nous allons poursuivre ce qui a été engagé par la transition. La justice est indépendante. En tant que gouvernement, nous mettrons tous les moyens que nous pouvons à disposition de la justice afin de lui permettre d’aller vite et de clore rapidement l’ensemble de ces dossiers. Mais, c’est à la justice de mener ses investigations et l’ensemble de discussions concernant ce problème (Sankara)”.
L’affaire Thomas Sankara qui fait couler encre et salive doit être traitée avec tact, humilité courage. Le Burkina Faso, depuis 1960 a connu une superposition de crises, de difficultés, de morts d’Hommes. Pour mettre un terme à cela, le chef de l’exécutif du Burkina Faso pense que “ce n’est pas avec un esprit de vengeance. Je crois que plusieurs occasions vous avez même entendu la veuve de Sankara s’exprimer. Je crois que, ce que chaque Burkinabè demande et pas seulement sur l’affaire Thomas Sankara , c’est qu’il y ait la lumière sur ces crimes là. (…) au delà des dossiers essentiels, même sur ceux qui concernent l’insurrection populaire les 30 et 31 octobre 2014, la justice est également réclamée! Et nous devons travailler à ce qu’il y ait de la transparence parce que le peuple Burkinabè aujourd’hui a eu marre de l’opacité dans le traitement de tous ces dossiers. Et c’est pour cela que nous n’avons pas d’autres choix, et nous l’avons promis sur toutes ces questions, la lumière sera faite.”
Sur le mandat d’arrêt émis contre l’ancien président du Faso exilé en Côte d’Ivoire, d’aucuns ont estimé qu’il y aurait eu un incident diplomatique avec le voisin . Mais, le locataire de la présidence du Faso assure qu’il n’y a pas de “problèmes aussi graves” qui empêchent les deux pays de cohabiter. Lors de l’investiture de Roch Kaboré le 29 décembre 2015, “le Burkina Faso a invité le Président Alassane Ouattara! Donc S’il avait des problèmes aussi graves qui nous empêchaient de cohabiter on ne l’aurait pas invité. C’est pour dire que les problèmes judiciaires existent. Les problèmes entre les nations peuvent exister, mais nous avons une obligation de relation entre la Côte d’ivoire et le Burkina Faso et entre les autres pays qui nous entourent, parce que d’abord, nous avons quatre millions de Burkinabe qui vivent en Côte d’Ivoire! De ce point de vue là, nous sommes dans des phases de discussions concernant donc si oui ou non il y a demande que le Président Blaise Compaoré vienne répondre devant la justice au Burkina Faso. (..). Je pense qu’il n’y a aucun problème qui se pose. Il se posera peut-être plus tard, mais pour le moment non”.
Synthèse de Aliou BM Diallo