La présidentielle au Bénin s’approche à grand pas. Au vu des derniers développements de l’actualité politique au Bénin, 4 acteurs de la vie socio-politique et économique du pays pourraient décider du choix du nouveau président en 2016. Boni Yayi, Patrice Talon, Adrien Houngbédji et Sébastien Adjavon.
Boni Yayi, actuel président du pays, reste populaire notamment au Nord-Bénin avec son alliance politique, le Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) qui a obtenu près de 500 postes de conseillers communaux à l’issue des dernières élections communales sur les 1424 pourvus. Et le double environ pour les postes de conseillers locaux.
Le président lors de ses sorties, continue de rassembler du monde autour de lui ; des meetings, des sorties politiques et des soutiens isolés continuent d’être organisés en sa faveur. Depuis quelques jours, les tractations pour la désignation du candidat des Fcbe en vue du scrutin présidentiel, ont débuté et le Chef de l’État entend jouer un rôle crucial en ce qui concerne le choix du candidat de sa chapelle politique. Pour qui le connaît, la bataille sera rude sur le terrain lors de la campagne électorale.
Les Fcbe détiennent toujours le pouvoir d’État jusqu’au 06 avril 2016, et voudront sans doute utiliser cette opportunité, pour battre campagne en janvier 2016.
Boni Yayi et les siens constituent un poids lourd et auront bien leur mot à dire dans le choix du prochain président de la République, le 4ème du genre depuis l’historique conférence des forces vives de la nation de février 1990.
Patrice Talon
Lui, il est un homme d’affaires longtemps resté derrière les politiques, et qui aujourd’hui veut tenter sa chance. Patrice Talon reste depuis 3 ans le principal bailleur de fonds de l’opposition béninoise. Il a été surnommé la télécommande de Paris, pour son implication financière accrue dans certains choix et prises de décisions dans le pays notamment le choix d’Adrien Houngbédji à la tête du parlement béninois.
Patrice Talon a une cote de popularité qui monte en puissance. Le brûlant dossier de tentative d’empoisonnement et de tentative de coup d’État qui l’a poussé à fuir son pays en 2012 et le mandat d’arrêt international lancé contre sa personne, le non-lieu prononcé en sa faveur dans ce dossier, les propagandes médiatiques qui l’ont fait passer pour l’unique messie des jeunes et des femmes, les nombreux procès qu’il a remportés face au gouvernement actuel et son retour au pays, les nombreuses et interminables déclarations de soutien à sa candidature, ont fait de lui un candidat à ne pas prendre à la légère, surtout qu’il a dernière lui des ténors de l’opposition comme le tonitruant député Candide Azanaï et l’avocat-député Joseph Djogbénou, membres de l’Union fait la Nation (Un), principale Alliance de l’opposition.
Il pourrait rallier à sa cause tous les députés et personnalités de l’opposition tels que Bruno Amoussou chef de file de l’Un et Idji Kolawolé, qu’on ne présente plus. Même des députés et personnalités influentes de la mouvance présidentielle pourront se joindre à lui, puisqu’il a les moyens financiers pour y arriver. Le pouvoir de l’argent…
Sébastien Adjavon
Tous comme Patrice Talon, Sébastien Adjavon, est un opérateur économique. Président du patronat, magnat de la volaille congelée et autres, l’homme est reconnu pour son franc parler quand il s’agit de défendre les intérêts des opérateurs économique et de ses compatriotes les plus démunis. Il a vu sa cote de popularité augmenter d’une part grâce sa fondation, qui porte d’ailleurs son nom, et d’autre part parce qu’il est réputé avoir toujours été le premier contributeur à la caisse de l’État.
Sur le terrain, ses militants évoquent le fait qu’il n’a jamais été cité une quelconque affaire de délinquance financière. Pour eux, il est le candidat le plus saint et le plus clean. L’emploi des jeunes et des femmes et l’amélioration du climat des affaires sont ventilés comme étant une partie de son projet de société. Des déclarations de soutien à sa candidature sont enregistrées un peu partout au sud du pays.
Adrien Houngbédji
La dernière personnalité dont le poids n’est pas a négligé aussi, est l’actuel président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji. Président du Parti du renouveau démocratique (Prd), formation politique qu’il a créée au lendemain de la conférence nationale des forces vives de la nation de février 1990 , Adrien Houngbédji, candidat lors des présidentielles dernières au Bénin, a toujours été au second tour. Il est reste un maillon très important entre la mouvance et l’opposition constituée d’anciens collaborateurs du défunt président Mathieu Kérékou. Adrien Houngbédji et les membres de son parti, très présents dans l’arène politique béninoise, ont encore prouvé lors des élections législatives et communales, locales et municipales, qu’ils sont des acteurs à ne pas négliger puisque la mouvance ou l’opposition a toujours besoins de leur soutien pour contrôler tels ou tels postes dans le pays.
Parfois le Prd s’allie à l’opposition radicale, parfois il fait bloc derrière le gouvernement, surtout quand ses intérêts sont en jeux. Les départements de l’Ouémé et du Plateau constituent son fief électoral. Lors des dernières élections communales et locales, il y a obtenu presque la totalité des sièges pourvus. Adrien Houngbédji est donc un bulldozer, un vieux barron de la politique au Bénin, qui sait jouer à des parties d’échecs.
Sa position en faveur d’un candidat pour la présidentielle sera de taille pour ce dernier notamment lors du second tour de cette élection. Une chose est claire, lui-même ne sera pas candidat puisqu’il est frappé par les critères d’âges pour être candidat au scrutin présidentiel. Soit lui et son parti vont désigner un candidat en leur sein pour le premier tour, soit ils vont soutenir un candidat venu de l’extérieur qu’ils suivront jusqu’au second tour.
Ariel Gbaguidi
