Quelques heures après la fixation de la caution des partis politiques et/ou candidats à la présidentielle, et le plafonnement de la campagne, par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), des réactions sont notées . Des citoyens estiment que ces montants sont exorbitants , tandis des opposants au pouvoir de Conakry parlent de « dilapidation de fonds publics et de tentative d’élimination de candidats ».
Jean Marc Téliano, député de l’opposition et président du rassemblement pour le développement intégré de la Guinée (RDIG), en conférence de presse ce mardi 11 août, dit ne pas comprendre ce qu’il considère comme une volte-face du president Alpha Condé.
« Vous vous souviendrez qu’en 2010, Alpha Condé a été le premier à s’insurger contre la caution de 400 millions de francs guinéens. Il avait demandé à ce que la caution soit ramenée à 25 millions fg. Si aujourd’hui, il est le premier à élever cette caution à 800 millions, ça prouve à suffisance là où il a pris cet argent. C’est une façon de se moquer du peuple. Parce que celui qui est incapable de trouver 50 millions pour payer sa caution, ( et nous savons qui a payé les 400 millions en 2010 pour qu’il participe à l’élection présidentielle) , ne peut parler de 800 millions FG. Pour ceux qui l’ont appelé l’empereur des mines, c’est là la preuve de la fuite de nos capitaux. Il nous dira où il a pris cet argent », a prévenu l’opposant.
Sur le plafonnement de la campagne électorale, l’honorable Téliano a dit : « si on met le plafonnement de la campagne à 20 milliards, Alpha Condé nous dira là où il a pris ces 20 milliards FG . Parce que celui qui n’avait pas 1 milliard et aujourd’hui il nous parle de 20 milliards, ça veut dire qu’il a pris notre argent ».
as de panique au sein de l’opposition !
« Nous, membres de cette opposition guinéenne, rassurez-vous, si Alpha Condé met la caution à 2 milliards FG, ça ne nous ébranle pas. Ce n’est pas l’argent du contribuable que nous utilisons. Je me permets de vous dire que nous au niveau de l’opposition, nous ne sommes pas des n’importe qui. Chacun au moins a son minimum vital », a dévoilé l’opposant.
« Même au sein de cette Assemblée Nationale, quand vous regardez les députés, vous faites directement la différence entre les députés de la mouvance et ceux de l’opposition, parce que ce sont les députés de la mouvance qui viennent sur des motos-taxi. Nous n’avons pas besoin de monter sur des motos-taxi. Il faut dire, avant que nous soyons au gouvernement ou au sein de ce Parlement, nous avions nos minimums vitaux ; on a géré des entreprises. Mais ceux là qui n’ont pas la notion de gestion, il ne faut pas qu’ils vous surprennent », a fait remarquer Jean Marc Teliano.
Aliou BM Diallo, à Conakry