Dans une poule corsée , la Tunisie devra batailler dur pour se sortir d’affaire. Le moindre faux pas lui sera préjudiciable. 2015 en est une illustration parfaite.
Avant son sacre en 2004 chez elle, la Tunisie était considérée comme une géante aux pieds d’argile. Après cette date, elle est entrée dans le cercle des 14 vainqueurs de l’épreuve. Mais depuis lors , plus rien. Les 16 autres participations n’ont pas produit les objectifs à atteindre. En 1994, elle avait même connu la désillusion dans son propre jardin en se faisant éliminer au premier tour de la compétition qu’elle a organisée. En 2015, elle s’est arrêtée en quart de finale face à la Guinée Équatoriale . Pour cette 18ème participation, les Aigles de Carthage veulent mieux faire que les précédentes fois.
Lors des éliminatoires, ils ont occupé la tête de leur poule devant les Éperviers du Togo. Mais il faut le dire, la Tunisie n’avait pas grand-chose à croquer devant le Togo englué dans les conflits, le Liberia préoccupé par la maladie du virus à Ebola et le Djibouti inexistant. Le vrai test se trouve au Gabon où elle est attendue dans le groupe B en compagnie de l’Algérie, du Sénégal et du Zimbabwe. Les Aigles de Carthage restent un groupe moyen dont l’essentiel des joueurs viennent des deux grands clubs locaux que sont l’Étoile Sportive du Sahel et l’Espérance Sportive de Tunis. On peut citer Zied Boughattas, Hamza Lahmar, Taha Yassine, Mohamed Amine Ben Amor, Moez Ben Cherifia, Ferjani Sassi, Chamsedinne Dhaouadi… Ce rendez-vous est également celui des Aymen Abdennour (FC Valence), Siam Habib Ben Youssef (FC Malherbe Caen), Youssef Msakni (Lakhwiya Sport Club Company), Wahbi Khazri (Sunderland), Ali Maaloul (Al Ahly), Francis Abdel Azouni Larry (Nîmes), Sliti Naim (Lille) et de bien d’autres. Un groupe qui tire sa force sur la solidarité. Le groupe est conduit par un ‘’vieux de la vieille’’ bien connu sur le continent, Henry Kasperczjak qui connaît bien l’environnement de l’équipe qu’il a déjà coachée de 1994 à 1998) , et qui doit rééditer l’exploit de 2004 avec des garçons comme Francileudo Santos et Ziad Jazir. Henry Kaspercjak, fin tacticien, doit redonner du volume à son jeu et gagner coûte que coûte le trophée. Car après plusieurs années passées sur le continent avec les sélections ivoirienne, sénégalaise, malienne, tunisienne et marocaine, l’on attend une trace indélébile de sa part. Comme l’a fait Claude Leroy avec le Cameroun en 1988 après des échecs répétés avec le Sénégal, la RD Congo et le Ghana.
Adou Mel