Guinée Equatoriale, Congo, Gabon et Burkina Faso sont les pays qui composent le groupe A basé à Bata. Si le Burkina Faso fait office de favori, les trois autres pays ne sont pas à négliger pour autant. Le groupe A à coloration Afrique Centrale avec trois pays contre un seul de l’Ouest aura son lot de suspense.
-Guinée Equatoriale: Entre doute et espoir
L’histoire de ce pays indique qu’il ne participe à la CAN que lorsqu’il l’accueille. Evidemment la Guinée Equatoriale qui sera à sa deuxième participation, accueille l’événement à partir du 17 janvier 2015. Pour la première fois, elle l’a co-organisé avec le Gabon. Cette fois, elle le fera seule même si elle remplace le Maroc au pied levé. Quart de finaliste éliminée en 2012 par la Côte d’Ivoire, la Guinée Equatoriale rêvait mieux. Cette fois, elle a l’occasion d’aller le plus loin possible. Le Nzalang Nacional n’a pas pris part aux éliminatoires, ce qui pourrait contrarier son objectif. C’est donc une lourde responsabilité pour le sélectionneur espagnol, Andoni Goikoetxea. Pour la présente édition, il comptera sur des joueurs pour la plupart étrangers naturalisés et qui jouent presque tous dans les championnats étrangers. On peut citer entre autres Danilo (Treze Futbol Clube-Brésil), Kily (Union Popular de Langreo-Espagne),Narcisse Ekanga (TP Mazembe-RD Congo), Ivan Bolado (CSKA Sofia-Bulgarie)…Ces joueurs seront soutenus par un public dopé. Leur grand avantage reste l’environnement acquis à leur cause. Mais n’étant pas préparée d’avance à cet événement qui la surprend plus ou moins d’ailleurs, la Guinée Equatoriale reste entre le doute et l’espoir.
-Congo: la surprise du chef
Il marque son retour après 15 ans d’absence dans le radar de la CAF. Vainqueur de l’épreuve en 1972, le Congo-Brazzaville comme on l’appelle, s’est fait oublier longtemps avant de rebondir. Pour en arriver-là, il a fallu la grande expérience de son sélectionneur, Claude Leroy. Prise à la gorge, l’équipe congolaise a cravaché dur dans une poule où rien n’était gagné d’avance. Lors des éliminatoires, il s’est difficilement qualifié en compagnie de l’Afrique du Sud, coiffant au poteau, le champion en titre, le Nigeria de Stephen Keshi. Cette qualification, les Diables Rouges (Surnoms de l’équipe) la doivent à des joueurs tels Boris Moubio, Ladislas Douniama, Césaire Gandze, Sagesse Babelé, Kader Bidimbou…Ils ont obtenu trois victoires et deux défaites pour un seul nul, ce qui leur offre 10 points au compteur. En dehors du seul titre de 1972, le Congo n’a décroché à ce jour aucune autre médaille. Toutes ses cinq autres participations se résument soit au stade du premier tour (1968, 1978 et 2000) soit en quart de finale (1992) ou encore à la 4ème place (1974). Le Congo a des chances de qualification. Pour cela, il devra réussir un bon parcours car les batailles ne seront pas des parties de plaisir. Il sera indubitablement la grande attraction de cette campagne et même une sorte de surprise du chef.
-Gabon: atteindre le dernier carré
Cet autre représentant de l’Afrique du Centre est devenu en l’espace de quelques années, un habitué de l’épreuve. Chez le voisin, le Gabon sera à sa 6ème participation après 1994 (1er tour), 1996 (1/4 de finale), 2000 (1er tour), 2010 (1er tour) et 2012 (1/4 de finale) et retrouvera une vieille connaissance, le Burkina Faso qu’il a croisé lors des éliminatoires dans la poule C. Lors de ces éliminatoires, le Gabon avait terminé en tête au classement avec 12 points soit trois victoires et trois nuls se qualifiant même avant terme. Les Panthères avaient pris le meilleur sur les Etalons à Libreville (2-0) et ont été tenus en échec à Ouagadougou (1-1). Les Panthères sont amenés par le sociétaire du club allemand de Dortmund, Pierre Emeric Aubameyang, parmi les plus en forme des joueurs africains évoluant en Europe. Quelle équipe des Panthères à la CAN ? Il serait difficile d’avancer une réponse. A l’analyse, le Gabon est un groupe très moyen certes, mais dont les joueurs ont acquis une grosse expérience du haut niveau. Tout comme les autres, les jaune, vert et bleu ont aussi de réelles chances de qualification. Il appartient au sélectionneur Jorge Costa de faire de son groupe un ensemble de conquérants et de lui booster le moral. Il ne sera pas surprenant si le Gabon réussit à sortir ‘’vivant’’ de ce groupe.
-Le Burkina Faso: faire mieux qu’en 2013
Si l’on se réfère à son palmarès de ces dernières années, le Burkina Faso demeure incontestablement et à l’heure actuelle, le grand favori de ce groupe A. Il a tous les atouts pour en sortir invaincu et leader, même s’il retrouve le Gabon sa ” bête noire “, des éliminatoires de cette CAN. Le Burkina Faso aussi s’est qualifié avant terme devant la décevante Angola et le Lesotho, le petit poucet de la poule. Les Etalons seront à leur 10ème participation dont la quatrième consécutive (2010, 1012, 1013 et 2015) et après 1978 (1er tour), 1996 (1er tour), 1998 (4ème), 2000 (1er tour), 2002 (1er tour) et 2004 (1er tour). En Guinée Equatoriale, les Etalons seront conduits par Jonathan Petroipa, le meilleur buteur des éliminatoires. Finaliste malheureux en 2013 devant le Nigeria (0-1), le Burkina Faso va repartir à l’assaut de l’Afrique dans la ferme volonté de faire mieux qu’il y a deux ans en terre sud-africaine. L’équipe, précédée d’une bonne réputation après une bonne campagne au pays de Nelson Mandala, est constituée de jeunes loups déterminés, engagés et volontaires, prêts à ‘’mourir’’ pour leur patrie. Si les poulains de Paul Put ont une idée du Gabon, ils devront se méfier du Congo et de la Guinée Equatoriale qui jouera chez elle. Dans tous les cas, ils sont conscients qu’ils devront se surpasser pour décrocher d’abord le sésame du top 8 malgré tous les bons points à leur avantage. Et viser par la suite les demi-finale avant de lorgner la finale. Si le Burkina Faso gagne le trophée, ce sera dans l’ordre normal des choses vu son parcours en 2013.
Mel Adou
