2000-2015. Cela faisait exactement 15 ans que le Congo Brazzaville a joué son dernier match de Coupe d’Afrique des Nations (CAN). C’était le 3 février 2000 au cours d’un match perdu devant la Tunisie (0-1). Auparavant, il avait perdu un premier match devant le Maroc (0-1) le 25 janvier avant de concéder le nul (0-0) face au pays co-organisateur, le Nigeria trois jours plus tard.
En trois matches les Diables rouges du Congo n’avaient inscrit aucun but et en avaient encaissé 2, prenant la dernière place au classement avec un seul point au compteur. Depuis lors c’était la galère. Les CAN se succédaient sans une seule trace de l’ancien vainqueur du trophée (1972) jusqu’aux éliminatoires de la présente édition. Le 20 juillet 2014, lors des préliminaires, le Congo bat le Rwanda (2-0) à Pointe Noire, puis se fait battre également par le même score à Kigali au match retour. Aux tirs au but, le Congo perd par 3 contre 4 et est éliminé .
Néanmoins il est repêché suite à la disqualification du Rwanda pour utilisation frauduleuse d’un de ses joueurs du nom de Dady Birori. Aux éliminatoires, le Congo est logé dans le même groupe que l’Afrique du Sud, le Nigeria et le Soudan. Le Congo était vu comme un outsider devant les grandissimes favoris que sont l’Afrique du Sud, vainqueur du trophée en 1996 et le Nigeria, le tenant du titre. Pourtant en six rencontres, l’équipe congolaise crée la surprise en se classant 2ème au tableau avec 10 points derrière l’Afrique du Sud, coiffant au poteau, le géant Nigeria, resté à quai avec 8 points. Ce grand retour, le Congo le doit à son sélectionneur, Claude Marie François Leroy, fin connaisseur du football africain.
Le français est à sa 5ème équipe nationale sur le continent après le Cameroun (1985-1988 puis 1998) avec lequel il a gagné le titre africain en 1988, le Sénégal (1985-1992), la RD Congo (2004-2006 et 2011-2013), le Ghana (2006-2008) et enfin le Congo-Brazzille depuis 2013. Une dose d’expérience qu’il a su transmettre à ses joueurs inconnus dans leur grande majorité sur le continent. Ce succès, le Congo le doit aussi à ses joueurs. Une nouvelle vague qui va découvrir l’épreuve reine pour la première fois.
Chancel Mbemba, Ladisias Petre, Prince Oniangué, Bifouma Thievy, Sagese Babélé, Delvin Ndinga, Pavelh Ndzila, Dimitri Bisiki, Christopher Mfoumbi, Francis Litsinga, Nganaga, Moubhio…Un savant dosage de joueurs locaux et de joueurs professionnels qui a su relever un grand défi au moment où on n’attendait pas les Diables Rouges dans le top 16 encore moins. Après la grande épopée de 1972, l’on attend que l’actuelle génération monte une fois de plus au firmament du football africain en remportant le trophée. A défaut, elle doit pouvoir aller le plus loin possible en Guinée-Equatoriale, histoire de rappeler les héros de la grande épopée de 1972 avec des joueurs d’exception tels Jean Michel Mbono, Jonas Bahamboula Mbemba dit Tostao, François Mpelé… et Macchambes Younga-Mouhani, meilleur buteur de l’histoire de la sélection congolaise avec 16 buts.
Boniface M. A