Réaction de la Fidhop dirigée par le docteur Boga Sako Gervais suite à l’acquittement de l’ex première dame de Côte d’Ivoire.
” Dans la soirée du mardi 28 Mars 2017, à la surprise générale, et alors même que dans la mi-journée le Procureur général de la République de Côte d’Ivoire avait requis la peine maximale, la prison à perpétuité, contre l’ex-première dame, Mme Simone Ehivet GBAGBO a été totalement acquittée par le juge du tribunal des assisesd’Abidjan.
Ainsi donc, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre dont elle était accusée, Mme GBAGBO vient d’être totalement blanchie.
Toutefois, elle devrait restée prisonnière pour purger sa peine de vingt ans, pour atteinte à la sureté de l’Etat.
POURQUOI M. OUATTARA DOIT ALLER JUSQU’AU BOUT ?
La FIDHOP (la Fondation Ivoirienne pour l’observation et la surveillance de la Démocratie, des Droits de l’Homme et de la vie Politique), tout en saluant la stratégie des avocats de la Défense,apprécie l’acquittement de Mme Simone GBAGBOcomme suit.
Pour la FIDHOP, et selon les propos du président de ce tribunal des assises, ce verdict est plutôt politique que juridique : l’émotion aura prévalu sur les arguments juridiques ; le jury n’étant ni qualifié, ni crédible ; et le procès ayant été boycotté par les avocats et la prévenue elle-même, toutes ces audiences n’auront été en réalité que de simples mises en scène.
Dès lors, il n’est pas faux de conclure que le verdict rendu par ce tribunal n’est autre que l’expression de la volonté du Chef de l’État ivoirien Alassane OUATTARA !
C’est pourquoi, la FIDHOP se réjouit de ce que le bon sens et le souci majeur de la Réconciliation nationale semblent avoir enfin touché M. OUATTARA ; et le remercie donc pour avoir permis ce verdict de sagesse.
Toutefois, pour la FIDHOP, après cet acquittement inattendu, trois actes majeurs s’imposent désormais au Chef de l’Etat ivoirien.
PREMIEREMENT : La FIDHOP demande que Mme Simone Ehivet GBAGBO – qui paraît très affaiblie depuis son incarcération – puisse immédiatement quitter la prison et regagner son domicile. Elle purgerait alors la (fameuse) peine de 20 ans de prison pour atteinte à la sureté de l’État , sans être enfermée ; comme c’est le caspour plusieurs autres condamnés.
De même, cet acquittement de Mme GBAGBO, celle que le régime d’Abidjan ainsi que la Communauté internationale ont toujours qualifiée de « cerveau des crimes » qu’auraient commis les FDS ou des miliciens pro-Gbagbo, devrait impliquer, logiquement, la libération de tous les détenus politiques du camp GBAGBO.
DEUXIEMEMENT : La FIDHOP demande que l’Etat de Côte d’Ivoire adresse une requête au Conseil de sécurité de l’ONU, afin que soit interrompu le procès de la CPI contre le Président GBAGBO et le ministre BLE GOUDE.
Dans le cas contraire, soit les juges décideront de les libérer bientôt ; soit tous les ex-rebelles et M. OUATTARA lui-même pourraient ne pas échapper à la CPI, tôt ou tard…
TROISIEMEMENT : La FIDHOP demande que le Chef de l’État Alassane OUATTARA se dispose et s’implique personnellement pour le retour sécurisé et assisté de tous les exilés depuis la crise de 2010-2011.
Dans le cas contraire, la belligérance entre lui et toutes ces victimes de son régime persistera toujours, jusqu’à exploser un jour…”