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    Basket ivoirien , le candidat Boly Charles dit tout : ” c’est la catastrophe , il faut restaurer…”

    Basket ivoirien , le candidat Boly Charles dit tout : ” c’est la catastrophe , il faut restaurer…”
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 8 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Membre du Comité Directeur de la Fédération Ivoirienne de Basket-ball (FIBB) à deux reprises et après plusieurs années passés dans les clubs en tant que dirigeant , Boly Charles a décidé de briguer la présidence de la FIBB. Dans un entretien accordé  à Afrikipresse, il donne les raisons de sa candidature et sa version sur l’affaire des centres de formation.

     -Après plusieurs années en tant que dirigeant de club, vous vous portez candidat à la présidence de la FIBB. Pourquoi ce choix ?

    Effectivement cela fait 20 ans ma qualité de président fondateur de Voltaire BBC, de IVESTP Basket Club, 20 ans que je suis dans le secteur. Je pense humblement connaître le milieu, les maux qui minent le basket ivoirien et je y veux apporter des solutions.

    -Parlons des maux…

    J’ai l’habitude de dire que la situation du basket ivoirien ressemble à l’histoire de la pyramide au Plateau. Cet immeuble était une fierté et nous prenions du plaisir à aller le visiter. Aujourd’hui, cet édifice est en délabrement et mérite qu’on le réhabilite, il faut restaurer donc le basket ivoirien qui a connu sa période de gloire. Aujourd’hui, le basket-ball ivoirien  ne sort pas du périmètre d’Abidjan. Au plan local comme en international, c’est la catastrophe

    -La faute incombe à qui ?

    Cela n’est pas la faute des individus mais à une mauvaise gestion de l’héritage que nous ont laissés nos aînés. Nous avons eu de grands présidents qui nous ont laissés un héritage que nous devons entretenir. La question est de savoir si nous  sommes dans leur vision et dans leur champ pour consolider cet acquis. Est-ce que nous avons été les acteurs qu’il fallait pour pérenniser cet acquis ? Donc aujourd’hui, il faut restaurer le basket-ball.

    -Et pourtant vous avez travaillé dans deux comités directeurs. Pourquoi n’avez-vous pas proposé des solutions ?

    Les idées étaient là mais les décisions sont prises et sont validées par le président élu. En tant que collaborateurs, nous ne faisons que des propositions. Vous avez beau faire des propositions et avoir des idées mais si celles-ci ne sont pas prises en compte que pouvez-vous faire ?

    -Alors aujourd’hui, que proposez-vous pour faire sortir cette discipline de sa léthargie ?

    Il faut tout simplement  réorganiser la fédération. Il faut en faire une entreprise professionnelle en créant des postes à confier à des hommes de qualité et qualifiés qui vont travailler nuit et jour. Il faut donc rémunérer ceux qui travaillent. C’est à ce seul prix que nous pouvons obtenir de très bons résultats et sortir de cette impasse.

    -Cela suppose de grands moyens financiers. En êtes-vous conscient ?

    On ne peut pas prétendre diriger une fédération et vouloir obtenir de bons résultats sans s’être rassuré que le minimum au plan financier est acquis. Sinon je ne me serais pas lancé dans ce projet. La gestion d’une fédération est toute simple. Il faut simplement avoir des personnes de qualité à tous les niveaux. Un sponsor n’arrive pas parce que vous avez un nom. Il faut un carnet d’adresses. Ensuite il y a le quotidien avec des objectifs à atteindre et avec des moyens…Ce n’est pas une question de CV.

     -Est-ce à dire que vous avez des entreprises derrière vous ?

    Je n’ai pas de grosses entreprises derrières moi. Mais je dirais que nous sommes une équipe forte de personnes qui aiment le basket-ball et qui veulent apporter ce qu’ils ont comme idées et solutions et mobiliser tout ce qui peut être ressources pour pouvoir restaurer le basket-ball.

     -Justement parlant de ressources financières, quelle est cette histoire avec les centres de formation dans laquelle vous êtes impliqué ?

    Vous savez que nous sommes à une période où chaque candidat où certains membres de leur staff font passer des messages négatifs pour pouvoir discréditer l’adversaire. Je dirais que c’est de bonne guerre même si je condamne cette manière de fonctionner. Vous pouvez le vérifier au niveau des centres de formation, il n’y a jamais eu d’histoire d’argent dans laquelle je suis impliqué au niveau de la Commission des Jeunes. Bien au contraire j’ai financé sur fonds propres les activités de la commission des jeunes puisque nous n’avons jamais bénéficié de ressources financières de la fédération. Alors comment je peux détourner mon propre argent ? Je précise que les frais d’engagement et les cotisations sont payés directement au secrétariat général. Je n’ai jamais touché à un seul centime. Donc je ne me sens pas concerné ni de près ni de loin par cette affaire.

    -Aujourd’hui avez-vous des regrets de voir le basket-ball dans cet état ?

    Oui, beaucoup de regrets parce qu’à notre niveau, nous avons beaucoup fait pour son développement. Le développement du basket-ball, ce n’est pas seulement l’organisation d’un championnat national. Il y a plusieurs aspects. D’abord il faut que les centres de formation et les clubs existent ; et à ce niveau, certains candidats n’ont pas travaillé. Nous avons 200 à 250 enfants que nous gérons. De 1994 à aujourd’hui, nous avons pu placer dans notre plan éducatif et social quatre enfants en NCA dans les universités aux Etats-Unis. Il ne s’agit pas de dire qui a joué au basket-ball mais qui a apporté ou qui peut apporter au basket-ball.

     -Pensez-vous avoir beaucoup apporté à la discipline ?

    Oui et beaucoup. Aujourd’hui, quand vous prenez l’effectif des acteurs du basket sur le territoire d’Abidjan, il y a au moins 15% qui sont venus de mon centre c’est-à-dire des gens que j’ai scolarisés et à qui j’ai donné des emplois. C’est cela le sens de l’apport. Et je pense humblement l’avoir fait.

    -Quelle sera votre priorité si vous êtes élu ?

    C’est de convenir d’un calendrier avec les clubs. Si l’élection a lieu le 9 janvier, le championnat ne peut commencer qu’à la mi-février. Or avec le calendrier scolaire les choses sont difficiles donc il faut faire en sorte qu’au plus tard à la mi-juin, la saison prenne fin et que nous ayons un calendrier normal les années après.

    -Peut-on dire qu’avec vous, le basket-ball se jouera sur tout le territoire ivoirien ?

    Oui et je vous le promets. Permettez que je n’aille pas beaucoup plus loin seulement au lancement officiel de notre campagne, nous vous donnerons toutes les grandes lignes et les détails de notre projet budgétisé. Mais déjà je vous donne un pan. Chaque chef de région va servir de lieu d’implantation du basket et abritera une ligue. Les départements et les sous-préfectures seront organisés de sorte à avoir des clubs et des centres de formation pour pourvoir animer les compétitions dans la région.  Les directeurs régionaux et départementaux seront mis à contribution. Au bout de quatre ans, nous aurons bouclé toute la Côte d’Ivoire.

    -Il y a les compétitions africaines

    À  ce niveau, c’est comme un jet fait sur le marché. Nous ne sommes pas obligés de participé à toutes les compétitions. Nous pouvons par exemple nous engager dans les compétitions de jeunes tels les U 16 et U 18 pour préparer l’avenir. Maintenant pour une question de symbole peut-être, il faut réorganiser l’équipe nationale pour qu’elle puisse prendre part aux grandes compétitions pour qu’elle ne soit totalement absente. En interne, nous pouvons nous-mêmes organiser des compétitions internationales avec les pays limitrophes parce qu’il y a une tranche d’âge qui ne prend pas part aux compétitions, il s’agit des 14 et 15 ans. De 13 ans, ils passent directement à la catégorie des 16 ans ce qui veut dire qu’il il y a trois années de déperdition donc il y a des choses qu’on peut faire pour combler cet espace.

     -Il y a le problème d’infrastructures

    Oui c’est une réalité. C’est de l’héritage dont je parlais. J’aurais été très heureux d’entendre dire que les aînés qu’ils soient joueurs internationaux, dirigeants ont laissé un héritage, comme par exemple un terrain. Partout où nous sommes passé, au Mozambique, Madagascar… les infrastructures ne sont pas extraordinaires. Nous en parlons et nous nous verrons cela d’ici la fin de notre mandat si nous pouvons avoir un terrain de jeu. À  Adjamé (une commune d’Abidjan), la fédération sous le président Koré Moise a acquis un espace pour la construction d’un terrain. Il détenait tous les documents mais aujourd’hui, cet espace est devenu la propriété de la fédération de tae-kwondo. Parce qu’il n’y a pas eu de suivi. C’est vraiment dommage.

    – Avez-vous l’impression que les clubs sont réceptifs à message ?

    Ils sont réceptifs au message de chaque candidat ; c’est seulement au soir du 9 janvier que nous saurons parce que ce sont eux seuls qui ont la solution. Moi, je leur fais confiance, nous avons suffisamment échangé avec eux, nous avons fait certaines choses ensemble, nous avons conçu certains pans de notre programme ensemble et nous pensons qu’au soir du 9 janvier, les choses vont être bonnes pour nous. Je dis aux clubs d’être sereins et de ne pas paniquer. Je leur demande de bien lire le projet de chaque candidat et de faire le bon choix. L’essentiel n’est pas de voir le plus offrant en matière d’argent mais c’est d’épouser le meilleur projet.

     

    Entretien réalisé par Adou Mel

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