La désignation de l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny comme unique le candidat de la Coalition nationale pour le changement (Cnc) à la présidentielle du 25 octobre prochain est désapprouvée par Bah Enoch, qui continue de revendiquer la présidence de cette alliance de l’opposition.
Bah Enoch a exprimé cette position le vendredi 9 octobre 2015 au cours d’une conférence de presse à son QG aux II Plateaux. « Les dix points de la charte de la Cnc, n’ayant pas fait l’objet d’une attention particulière de la part du gouvernement qui a toujours refusé de discuter avec nous, nous nous sommes dit que ces élections n’étaient pas opportunes. Ce qui est grave dans l’acte que Banny vient de poser, est qu’il a instrumentalisé certaines personnes que nous avions soupçonnées depuis longtemps d’être à la solde, pour qu’elles puissent rentrer avec lui dans cette forfaiture en le proclamant comme le candidat unique de la Cnc. Le terme de candidat unique n’est pas contenu dans la charte de la Cnc qui nous lie. (…) La question relative à la candidature unique ne pouvait véritablement être à l’ordre du jour que si la Cnc avait eu une suite favorable aux dix points de sa charte. (…) La première chose que Banny a voulue était que nous le mettions à la tête de la Cnc. Ce que nous avons fait. (…) Il a toujours voulu une Cnc pro-Banny. Mais nous n’avons pas créé la Cnc pour être des valets de quelqu’un. (…) Nous n’avons pas créé la Cnc pour accompagner quelqu’un à une élection. (…) D’où vient-il qu’un groupuscule se retrouve au QG de campagne d’un candidat pour le proclamer comme le candidat de la Cnc ? Ce qui a été fait hier (jeudi 8 octobre 2015, Ndlr) n’est qu’une forfaiture de Charles Konan Banny », a fustigé Bah Enoch, naguère vice-président de la Cnc chargé de la diaspora Afrique et Amérique.
Pour lui la proclamation de candidature unique et officielle faite par Banny est nulle et de nul effet : « Charles Konan Banny est candidat pour son propre compte et celui de ses alliés et amis. Il n’est ni le candidat de la Cnc, ni d’aucune structure de la Cnc ».
Il a expliqué que l’ex-Premier ministre a joué le jeu du Président Alassane Ouattara en contribuant au transfèrement de l’ex-Président Laurent Gbagbo à La Haye pour se servir de ses partisans : « Si étant à la tête de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr ), Banny avait dit à M. Ouattara que le transfèrement de Gbagbo compromettrait la réconciliation, peut-être qu’il aurait compris. (…) À travers cet acte que Banny a posé, nous concluons que tout cela a été fait à dessein. Pour Banny, il fallait transférer Gbagbo à La Haye et dire que c’est Ouattara qui l’a fait pour pouvoir s’accaparer, le moment venu, de son électorat ».
Un électorat qui, a-t-il affirmé, est le grand fournisseur des militants de la Cnc.
Alex A