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    Aucun ivoirien retenu : qui sont les 5 finalistes 2016 du prix Ivoire de littérature

    Aucun ivoirien retenu : qui sont les 5 finalistes 2016 du prix Ivoire de littérature
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 7 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    La liste des finalistes du Prix Ivoire 2016 se présente selon l’ordre alphabétique suivant : – le Martiniquais , Marijosé Alie , avec ‘’Le convoi’’, roman (HC Editions, 2016, 400 p) ,
    – le camerounais Kidi Bebey, avec ‘’Mon royaume pour une guitare’’, roman (Michel LAFON, 2016, 320 p),
    – le Béninois Marcus Boni Teiga , avec ‘’Le fantôme de Cotonou’’, roman (NEI-CEDA, 2016, 255 p),
    – le Gabonais Janis Otsiemi, avec ‘’Les Voleurs de sexe’’, polar (Ed. Jagal, 2015, 200 p) , et le Congolais Kama Sywor Kamanda, avec ‘’Toutankhamon’’, théâtre (Éditions Dagan, 2015, 340 p). Aucun auteur Ivoirien ne figure sur cette listede cinq .

    Créé en 2008 par Akwaba Culture, une association de droit ivoirien présidée par Isabelle Kassi Fofana , le Prix Ivoire pour la Littérature Africaine d’Expression Francophone est doté d’une enveloppe de deux (2) millions de francs CFA (environ 3.000 euros) et d’un trophée. Conformément à un accord établi avec le Salon du livre de Genève , le lauréat du Prix Ivoire sera l’invité dudit Salon en 2017. Le prix sera décerné le vendredi 4 novembre 2016 à l’hôtel du Golf , à Abidjan, au cours d’un dîner-gala . Ce sont 51 ouvrages régulièrement enregistrés en provenance de 13 pays qui ont fait l’objet de lecture.

    À l’issue des délibérations , le pré-jury comprenant les critiques littéraires Michel Koffi (président), Auguste Gnaléhi, Serge Grah, Henri N’koumo, a retenu les cinq ouvrages pour la finale qui sera présidée par l’écrivaine Werewere-Liking.

    [ Les ouvrages des 5 finalistes ]

    1. Janis Otsiemi (Gabon) : Les Voleurs de sexe, Polar (Ed. Jagal, 2015)

    Libreville. Des jeunes d’une vingtaine d’années, Benito, Tata et Balard, traînent à la nuit tombée. Dans le quartier Akébé 2, se produit un accident de voiture mortel. Les jeunes gens en sont témoins. À côté du défunt conducteur, une mallette contenant une grosse somme d’argent. Mais dans cette mallette, il y a aussi une série d’une dizaine de photos des plus hautes autorités gabonaises en pleine réunion maçonnique. Ces images secrètes sont synonymes d’ennuis, pense Bénito. Le capitaine Pierre Koumba, de la PJ est chargé d’enquêter sur la rumeur persistante. On raconte que des hommes sont abordés dans la rue par des inconnus qui, sans les toucher, leur ratatinent les attributs virils. On a baptisé les coupables, causant une psychose générale, “les voleurs de sexe”. À l’analyse, ce polar de 200 pages entraîne le lecteur dans un rythme narratif : l’enchaînement des scènes sur un tempo fluide s’avère impeccable. Sans oublier le charme du langage qu’il emploie. Grâce à des mots locaux, du kongossa (la rumeur) à la têtutesse (l’obstination) en passant par les mange-milles (les ripoux) ou les matitis (les bidonvilles).

    2. Marijosé Alie (Martinique) : Le convoi, Roman (HC éditions , 2016)

    La narratrice présente le récit avec une certaine tendresse réelle pour les personnages, qui sont puissamment vivants, héroïquement simples, farouchement libres. De Félicité, femme s’offrant avec délice et propriétaire du bazar local, à Marie, petite orpheline décidée, d’Alakipou, poète étrange, à Julie, Parisienne surdouée, de Tiouca, guerrier blanc vivant en ermite, à Jonathan, fils du procureur et trafiquant de drogue… Tous ces différents personnages ont traversé la vie de la narratrice, reporter et femme de télévision. Elle leur écrit un destin, leur rend hommage dans une langue évocatrice, sensuelle, cinématographique, où les sens débordent des pages. La narratrice plonge le lecteur dans un village isolé au cœur de l’Amazonie, souvent oublié de la capitale. Campan, où la vie s’écoule posément, modestement, dans un confort simple, voire spartiate. Rien ne trouble ce lieu et pourtant, de la jungle voisine, bruissent les rumeurs d’un événement inattendu, inquiétant : l’avancée d’un convoi. Les vies alors s’affolent. L’imaginaire prend le pouvoir. Ce livre de 400 pages, Le Convoi est un roman d’aventure, un roman d’amour, un roman d’hommages à des vies ordinaires d’hommes et de femmes extraordinaires. Imagé, parfois joliment cru lorsque les mots détroussent pudeurs et retenues, ce texte est un hymne de vie, de joie et d’amour

    3. Marcus Boni Teiga (Benin) : Le fantôme de Cotonou, Roman (NEI-CEDA, 2016)

    Malmené par la vie, le héros, souffrant à l’image du peuple, s’érige alors en justicier. Car il a pris conscience que le peuple vit dans des conditions injustes et incompréhensibles. Le constat est clair : ce roman-fable de 255 pages, ne fait point l’apologie du crime. Mais il sert de prétexte à l’auteur pour questionner, interroger les mœurs de la société africaine, les régimes politiques et fantasmes de tout genre en vue de tenter de comprendre ce monde qui est en perpétuelle mutation. Face à un président autocrate qui opprime et affame son peuple sans aucune perspective d’émancipation et de libération le personnage, héros fantomatique, intervient pour délivrer le peuple de son martyre… La révolte prend forme à partir du spectacle de la déraison. Ce récit à cheval sur conte philosophique et conte romanesque sert d’instrument de transformation. Le héros à travers ces crime agit pour se débarrasser du tyran et de ses affidés. Ce faisant il recrée la société africaine en restaurant la paix et le bonheur des hommes. Ce monde-ci doit exalter la probité.

    4. Kama Sywor Kamanda (Congo) : Toutankhamon, Tragédie (Éditions Dagan, 2015)

    Toutankhamon est un livre d’initiation. C’est un plongeon dans l’Égypte ancienne d’il y a près de 3000 ans. Une porte ouverte sur les plus grands secrets et les mystères les plus cachés de l’Humanité. Ce livre du savoir et de l’évasion spirituelle permet au lecteur d’accéder aux plus vieilles connaissances et traditions du Monde. Ce texte dramatique entraîne le lecteur, le transporte au cœur d’une histoire millénaire et l’éclaire d’un jour nouveau sur l’épisode tragique de l’ascension et la chute d’un jeune Roi. Dans cette pièce de théâtre de 340 pages, le dramaturge met en lumière le jeune Toutankhaton, fils du grand prêtre d’Amon, descendant d’une vieille dynastie écartée du pouvoir par Akhenaton et dont le père était opposé aux réformes de ce dernier. Contre toute attente et au grand dam du grand vizir Ay et du général Horemeb, le fils du grand prêtre d’Amon est choisi pour occuper le trône. Il régnera sous le nom de Toutankhamon. Mais la guerre civile que son avènement devait empêcher semble plus proche que jamais. Cette pièce met aussi en lumière une histoire tumultueuse, tragique, où s’entremêlent amour, jalousie, trahisons, sur fond de haute spiritualité. L’œuvre est construite avec méthode et l’ambition littéraire du dramaturge est d’émerveiller et d’éveiller la conscience du lecteur.

    5. Kidi Bebey(Cameroun) : Mon royaume pour une guitare, Roman (Michel LAFON, 2016)

    Ce texte de 320 pages est à cheval sur le récit d’apprentissage et le récit psychologique. La narratrice est une jeune femme. À travers une plume sobre, alerte et fluide, elle tente de revisiter son histoire familiale et la vie de ses parents qui, quittant le Cameroun pour suivre leurs études tombent amoureux en France où ils fondent une famille. Le personnage principal , Francis est amené, à l’occasion de rencontres successives et de circonstances diverses, à acquérir une expérience et à construire sa personnalité, sur le plan sentimental, social, intellectuel ou culturel. La narratrice met l’accent sur la caractérisation intérieure de ses personnages, ses motivations, circonstances et actions internes qui naissent ou se développent à partir des actions externes. D’où ces questionnements qui interpellent tout lecteur averti : Comment vivre en France quand on est éloigné de sa terre natale ? Faut-il voir cette vie comme une parenthèse en attendant un retour au pays qui n’arrive pas ? Bien plus, comment trouver sa place lors des séjours au Cameroun entre les attentes de la famille et l’inéluctable distance qui se crée au fil des ans ? Bien que la narratrice mette en second plan la narration pour favoriser la description des états d’âme, les passions et les conflits psychologiques des personnages, elle présente de façon subtile la trajectoire d’une famille dont le père, Francis va transcender les difficultés du grand départ et laisser sa passion pour la musique bouleverser sa vie.

    Une présentation de Claude Dassé ( Source communiqué de presse Akwaba Culture )

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