Washington D.C., le 14 octobre 2014 – Tandis que les assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international à Washington D.C. tiraient sur leur fin, dimanche 12 octobre, les ministres des Finances et les banquiers venus du monde entier ont exprimé leur profonde inquiétude au sujet du repli qu’enregistre l’économie mondiale. Selon le FMI, le taux de croissance pour 2014 s’élèvera à tout juste 3,3 %, suivi de prévisions plus optimistes de 3,8 % pour 2015. Néanmoins, une préoccupation tout autre, du nom d’Ebola, a éclipsé la faiblesse des perspectives économiques.
La lutte contre cette maladie pandémique, pour laquelle le groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a déjà contribué à hauteur de 210 millions de dollars EU, a dominé nombre des discussions bilatérales et des tables rondes cette semaine, dès la session « Impact de la crise de l’Ebola » qui a eu lieu le jeudi matin.
C’est lors de cette session d’ailleurs, que le président de la BAD, Donald Kaberuka, a tout le monde mis en garde contre « les exposés trop alarmistes ». Il a déclaré aux délégués présents, notamment à la directrice générale du FMI, au président du Groupe de la Banque mondiale, au secrétaire général des Nations unies, au directeur des Centres étasuniens pour la prévention et le contrôle des maladies, ainsi qu’aux présidents respectifs des trois nations les plus fortement touchées par l’épidémie que « de cette salle, ne doit émerger qu’un consensus :l nous sommes capables de vaincre Ebola ».
C’est là un message que Donald Kaberuka a n’a eu de cesse de répéter, dans le cadre des forums et des pourparlers bilatéraux, entre autres lors de la réunion du Comité du développement de la Banque mondiale/ FMI, de la séance qui s’est tenue sur la révolution des données en Afrique subsaharienne, et du séminaire sur la situation de la région africaine.
Le président de la BAD, qui a appelé la communauté internationale à accroître le flux des ressources, a été à pied d’œuvre pour stimuler la confiance des investisseurs dans les pays touchés par l’épidémie. Il a insisté sur la nécessité de se préparer à lutter contre les épidémies à venir et exhorté les pays membres à aider à renforcer les systèmes de santé au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée. Donald Kaberuka a également déclaré cette semaine que l’une des priorités était « que les gouvernements de ces pays disposent de budgets plus conséquents afin d’être à même de faire ce que les gouvernements font » pour protéger leurs citoyens.
L’annonce de Donald Kaberuka ces derniers jours visant à recadrer l’approche à la lutte contre l’Ebola a permis de galvaniser l’attention et les mesures de financement de la lutte contre la pandémie, qui a déjà fait plus de 4 000 victimes.
Le FMI a décidé de permettre que les déficits budgétaires des pays à l’épicentre de l’épidémie se creusent, et la Banque mondiale a rapidement fait approuver un plan d’aide à la lutte contre la maladie équivalant à 105 millions de dollars EU.
« Le groupe de la Banque mondiale œuvre habituellement dans le cadre de projets de développement sur le moyen à long terme » a déclaré son président, Jim Yong Kim. « Mais pour lutter contre Ebola, nous avons dû agir sans tarder, car tout délai joue en faveur de l’essor exponentiel du virus et alourdit le coût économique et humain de l’enrayement de l’épidémie ».
Bien que les marchés financiers aient enregistré un repli à l’internationale après les prévisions de croissance faible annoncées dans la foulée aux assemblées de cette semaine, Donald Kaberuka a assuré qu’il restait « optimiste quant à l’Afrique ».
Les prochaines réunions de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international sont celles de printemps, prévues au mois d’avril 2015 à Washington D.C.
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