La France est en guerre contre le groupe terroriste Daesh depuis le vendredi 13 Novembre 2015, suite aux attentat de Paris. Le vendredi 18 Mars 2016, la Belgique a arrêté Salah Abdeslam, le terroriste le plus recherché d’Europe à Molenbeek, à environ 400 mètres de son domicile familial, après 4 mois de clandestinité, face à environ 300 à 400 enquêteurs impliqués dans une enquête laborieuse, minutieuse, de longue haleine, loin de l’amateurisme et du fruit du hasard.
La réponse du berger à la bergère est symbolique et éloquente. Le vendredi n’est pas un jour fortuit en islam. L’Etat Islamique affectionne les frappes meurtrières le vendredi (vendredi 13 Novembre 2015 à Paris, vendredi 20 Novembre 2015 à Bamako), pour amplifier la caisse de résonance de ses attentats de masse au plan international, prendre de la vitesse dans l’exercice et la pression de la peur, de l’allégeance et de la radicalisation. Le vendredi 18 Mars 2016, les forces spéciales belges ont mis fin à la cavale de Salah Abdeslam. Le vendredi noir en France et au Mali en Novembre 2015 est devenu le vendredi blanc en Belgique en Mars 2016, à travers l’arrestation du terroriste vivant blessé à la jambe, qui pourrait ouvrir la boîte de pandore lors de son procès..
Rarement l’arrestation d’un terroriste en Europe aura été agitée, après ses déplacements de façon cavalière dans l’invisibilité, à travers le continent (Grèce, Italie, France, Belgique, Autriche, Hongrie) où la vidéo surveillance est au point, contrairement à l’Afrique au sud du Sahara aux frontières poreuses. Salah Abdeslam est à la fois atypique et énigmatique. Il ne répond plus au profil que l’on se fait d’habitude du terroriste de l’Etat Islamique pour les quatre (4) raisons suivantes :
1. le terroriste est programmé pour se donner la mort les armes à la main et devenir martyr;
2. il ne se rend pas vivant aux forces de sécurité, sans procéder au suicide à la bombe humaine;
3. il ne collabore pas volontairement avec la justice après son arrestation;
4 il ne se fait pas arrêter avec tous les membres de la famille complice qui lui a offert gite et couvert.
La démarcation entre les quatre composantes du parfait profil du terroriste et lui , suscite des zones d’ombre et questionnements, à savoir Salah Abdeslam est-il :
1. logisticien du commando du 13 Novembre 2015 à Paris ?
2. recruteur et fin connaisseur du réseau et du soutien logistique de l’Etat Islamique en Europe ?
3. tour de contrôle de la cellule terroriste en hibernation en attente de maturation pour d’autres attentats en Europe ?
4. repenti de la dernière minute après les attentats de Novembre 2015 ?
5. un farceur sans radicalisation dans ses tripes qui a doublé l’Etat Islamique et déjoué ses plans de terrorisme de masse en Europe ?
6. le donneur d’ordre à son complice qui l’a dénoncé et indiqué sa cache à la police belge pour mette fin à l’ivresse dans l’art terroriste de l’Etat Islamique après avoir donné la mort à 130 victimes innocentes en France le 13 Novembre 2015 ?
7. un déchet toxique à éliminer par l’Etat Islamique ?
Nul doute Salah Abdeslam a bénéficié de complicités effrayantes et inquiétantes à Molenbeek. Il est pour l’Etat Islamique plus dangereux vivant que neutralisé, par ce qu’il est un gisement inexploité de renseignements et d’informations capitales pour les parents des
Le terrorisme n’est pas invincible dans le monde s’il y’a la volonté politique des Etats, la collaboration entre les les polices nationales entre pays, à l’instar de celle entre la France et la Belgique depuis les attentats de Paris, les moyens significatifs et les effectifs professionnels. Il doit être combattu de l’intérieur des cellules en sommeil. Pour le neutraliser il faut tarir ses sources de financement, d’approvisionnement en moyens de destruction, d’idéologie fanatique, obscurantiste, intégriste, d’informations et de renseignements humains venant de ses poches de complicités domestiques et internationales, de ses réseaux / cellules dormantes et en hibernation. >
> Face au terrorisme de masse qui dissimule soigneusement son énergie, sa capacité de nuisance avant coup et les déploie à dose calculée et précise, le monde doit éviter de s’installer dans les critiques stériles, les déclarations de forme, les démonstrations tapageuses par voie de presse écrite et audiovisuelle et sur les réseaux sociaux qui servent aux groupes terroristes spécialisés dans le camouflage, l’embuscade, la complicité, le renseignement, l’infiltration, l’hibernation, l’attentat surprise, l’attaque suicide, la bombe humaine, la violence meurtrière en grandeur exponentielle.
Le plus grand défi auquel les africains dans leur marche vers la maturité démocratique, la solidarité et l’union, sont confrontés face au terrorisme de masse est le déficit d’implication des populations dans la méthode, l’organisation, la communication, la sensibilisation, la mobilisation autour des forces de défense et de sécurité, sur le renseignement et la coordination des renseignements, au plan régional, sous régional et international.
L’Afrique est par essence plus fragile face au terrorisme, du fait de son état et de ses urgences de développement vers l’émergence. Cependant, elle est plus collective qu’individuelle pour faire de sa vulnérabilité un atout, à travers la cohésion, la lutte contre la peur, la radicalisation et la méfiance entre populations / communautés, la détermination, l’abnégation et la spontanéité contre l’attaque à la vie et à la liberté.
Laurent Maurice Kouakou
Chroniqueur expert consultant
