Les 7 adversaires d’Alpha Condé à la présidentielle guinéenne ont réaffirmé lundi 12 octobre 2015 à Conakry leur position de « non reconnaissance des résultats » du scrutin du 11 octobre. En conférence de presse, le bloc de l’opposition au Président sortant a dénoncé les « graves irrégularités » lors du jour du scrutin, notamment dans les fiefs réputés du parti au pouvoir.
Cellou Dalein Diallo, jusque là deuxième force politique du pays a ouvert le bal. « Le scrutin a été une mascarade sur toute la toute la journée d’hier et qui continue aujourd’hui encore au niveau des directions administratives de centralisations de vote. Une fraude massive a été organisée à tous les niveaux. Nous ne pouvons pas accepter ce scrutin là. Nous demandons son annulation et nous ne reconnaitrons pas les résultats qui vont être issus de ces urnes parce que nous n’avons pas d’autres solutions. Nous avons montré toute notre bonne foi pour aller à ces élections ».
Cette annonce du leader de l’union des forces démocratiques de Guinée –UFDG- a été unanimement appuyée par les autres candidats au tour de lui.
Lansana Kouyaté, leader du parti de l’espoir pour le développement national –PEDN-
« Tout ce qui est exagéré, devient insignifiant. Nous sommes tous solidaires de ce qui vient d’être exprimé. Nous sommes solidaires de la décision de non reconnaissance de ces élections. Nous sommes solidaires de continuer la lutte politique pour donner à ce peuple la chance qu’il doit avoir afin d’accéder à la liberté, au développement et à la démocratie. Nul ne souhaite que ce pays brûle. Nul ne souhaite que les citoyens s’affrontent cailloux contre cailloux, bâton contre bâton. Mais toutes les conditions ont été crées en amont comme en aval pour qu’on en arrive à ça.
Papa Koly Kourouma, candit du GRUP
« Il n’y a pas de crédibilité pour ces élections. Donc, il n’y a pas lieu de reconnaître ces résultats ».
Faya Milimono, candidat du parti Bloc Libéral –BL-
« Nous souhaitons tous que la paix règne dans ce pays, mais malheureusement, il n’y a qu’une seule voie qui amène à la paix : c’est la justice. Et il n’y a pas de justice en Guinée. Tout ce qui vient d’être dit, nous sommes solidaires de cela, et il n’est pas question d’accepter les résultats d’une élection comme celle que nous avons vécue hier dimanche 11 octobre 2015. Nous prendrons donc toutes les dispositions légales pour empêcher que ce genre des résultats soit validé ».
Marie Madeleine Dioubaté, candidate du parti guinéen des écologistes –PEG-:
« Aujourd’hui c’est un jour très triste parce que la démocratie n’a pas été au rendez-vous. Tout ce qui a été dit par rapport au déroulement des élections est vrai. La CENI a très mal géré ces élections, et pour nous, elle est complètement incompétente. Ce que nous demandons à nos militants, c’est d’être calme, parce que la situation est tendue. Ce problème sera réglé entre nous les leaders et la mouvance ».
Gandhi Faraguet Tounkara, candidat de l’UGDD
« En ce qui nous concerne, nous adhérons à 200% de tout ce qui a été dit. Nous affirmons notre grande déception devant l’incapacité de la CENI à gérer ces élections comme des personnes responsables ».
Aliou BM Diallo, à Conakry