La remise des passeports à l’ex président ivoirien, Laurent Gbagbo suffit-elle à ramener la paix définitive en Côte d’Ivoire ? Selon Guina François, vice-président du Cojep ( le parti de Blé Goudé), chargé de la diplomatie, cette remise de passeports à Laurent Gbagbo lui ouvre toutes les portes d’entrées à Abidjan, mais aussi à Charles Blé Goudé qui fera au moment opportun à son tour la demande de renouvellement de son passeport.
Afrikipresse : Quel est votre avis après l’octroi des 2 passeports à l’ex président Laurent Gbagbo, par les autorités ivoiriennes ?
Guina François : C’est une bonne chose qu’il rentre en possession de ces deux passeports qui lui reviennent de droit. En tant que citoyen ivoirien et ancien président de la République, il a droit à ces deux passeports (ordinaire et diplomatique).
Qu’en est-il pour le président du Cojep, Charles BléGoudé qui lui aussi a besoin de documents de voyage pour rentrer au pays.
Vous savez, la demande de passeport est un droit reconnu à chaque citoyen. C’est un document administratif dont jouit chaque citoyen. Puisque « la porte d’Abidjan est ouverte » comme il a dit dans son communiqué de reconnaissance et de remerciement à Laurent Gbagbo en retour à son appel téléphonique quand il a reçu ses passeports, le ministre Charles Blé Goudé, natif de Côte d’Ivoire et ancien ministre de la République de Côte d’Ivoire et acquitté par la CPI, ira certainement renouveler ses passeports et vous serez informés vous les journalistes au moment venu.
Que faut-il d’autre pour une réconciliation effective en Côte d’Ivoire ?
La réconciliation ne se résume pas à l’octroi d’un passeport qui revient de droit au citoyen Gbagbo. Pour moi, réconcilier les ivoiriens revient à régler ce qui les a divisés, c’est-à-dire la politique. Il faut que les ivoiriens s’asseyent et discutent afin de trouver les solutions aux questions politiques qui les divisent. À cela il y’a des préalables. La libération de tous les prisonniers politiques y compris les militaires de la crise post électorale de 2010. Le retour sécurisé des exilés, y compris le président Laurent Gbagbo et son ministre Charles Blé Goudé « pour qui la voie d’Abidjan a été ouverte aussi » après que le président Gbagbo a obtenu son passeport. Pour le reste il faut revenir aux fondamentaux de la démocratie. Rendre la commission électorale véritablement indépendante. Revoir le découpage électoral qui doit être le fruit de critères objectifs.
Le débat sur le nouveau mandat du Président Ouattara est-il encore d’actualité ?
C’est l’une des questions de la crise. Ce mandat est anti constitutionnel. Mais c’est une crise politique qui ne peut trouver sa solution que dans le règlement politique. «Il faut que les ivoiriens s’asseyent autour d’une table pour discuter », avait prévenu Charles Blé Goudé avant les élections. Aujourd’hui, il revient aux ivoiriens de tirer les conséquences de cet autre coup de force.
Propos recueillis par Philippe Kouhon