La nouvelle était tombée au Nigeria le 17 Octobre 2014. Elle a créé autant la confusion que l’espoir , puis elle a été démentie par le porte parole des services de sécurité du pays. Il s’agissait de la libération des 219 jeunes filles de CHIBOK par Boko Haram, suite à un accord de cessez le feu entre les terroristes et le Gouvernement du Nigeria.
Au delà du démenti de l’information qui fut un baume au cœur de milliers de nigérians chrétiens et musulmans, qui avaient pourtant tous prié ensemble le Seigneur Jésus et le Dieu Allah, afin que les 219 jeunes filles, futures épouses, mères et grandes mères rentrent à la maison après six mois de captivité, la nécessité s’impose d’ouvrir une réflexion sur les meilleures procédures et sur une méthodologie idéale autour de cette question, en mettant en débat les problématiques :
1. du terrorisme et de la prise d’otage en Afrique;ou ailleurs
2. du paiement ou du non paiement de rançon;
3. du renseignement, de la discrétion et de la défense du territoire national;
4. du principe de mâter les terroristes sans se plier à leur exigence de rançon;
5. du compromis acceptable de la négociation nationale, sous régionale et internationale avec les terroristes;
6. de la compromission de donner un statut, un nom, une marque de fabrique au terrorisme et de le rendre héros par la communication à travers les NTIC;
7. de la raison d’Etat privilégiant la sacralité de la vie humaine du citoyen ou de l’étranger, pour conclure un accord de cessez le feu avec le terroriste et ne pas faire recours à la force nationale;ni internationale
8. du secret d’Etat qui évite les effets collatéraux imprévisibles et incalculables sur les otages, les victimes dans les rangs des forces nationales et parmi les populations civiles innocentes;
9. de l’intelligence d’Etat qui évalue l’impact négatif d’une intervention militaire musclée sur la radicalisation de la branche dure du terrorisme et de ses tentacules bien implantées sur le terreau fertile des six (06) facteurs aggravants tels que:
1. la pauvreté;
2. l’obscurantisme;
3. l’exploitation de la religion, opium du peuple à des fins de conquête territoriale, de guerre de religions et de civilisations;
4. l’injustice dans la répartition équitable des richesses nationales;
5. l’ingérence militaire étrangère dans les affaires internes d’un pays indépendant et souverain, sans assurer le service après vente;
6. la surpopulation juvénile sans perspective d’emplois générateurs de revenus et d’intégration au circuit économique domestique ou mondial d’échanges commerciaux ou de transferts de flux financiers.
A travers l’exemple du Nigéria, six (06) questionnements s’imposent également, à savoir:
1. Est ce le début de la remise en cause des principes ?
2. Est ce le commencement de l’équilibre de la terreur, en faveur de la suprématie des armes issues de l’industrie de l’armement de l’Europe de l’Est et Centrale ainsi que des pays de l’Occident à économie de marché ?
3. Les armes de l’Ex Union Soviétique et des Démocraties populaires (Allemagne Démocratique, Bulgarie, Tchécoslovaquie, Hongrie, Roumanie et Yougoslavie) ainsi que celles vendues par les Etats unis d’Amérique, ne sont elles pas devenues de simples gadgets, des cadeaux de Noel aux mains des terroristes ?
4. Boko Haram a t-il anticipé sa défaite et sa descente en enfer sous le rouleau compresseur de la coalition mondiale contre le terrorisme ainsi que sous le repérage, la détection, la surveillance et l’écoute des satellites et dromes des grandes puissances ?
5. Les terroristes de Boko Haram ne rêvent ils pas de la paix après avoir tiré les enseignements de la rigidité envers eux et de l’ampleur exponentielle de la mobilisation internationale contre eux ?
6. Ne veulent ils pas s’éloigner de l’angoisse permanente d’être traqués, tracés, suivis et infiltrés en tout temps, en tout lieu et en toute circonstance en Afrique de l’Ouest et Centrale ?
En Russie, à l’époque les dirigeants ne s’étaient pas posé autant de questions. Elles étaient passées à l’attaque. Au Cameroun, au Tchad et dans d’autres contrées des otages sont libérés, on ne sait sous quelles conditions. Tandis que d’autres terroristes égorgent….
A la vérité, le dramaturge Eugène Ionescu disait “les idéologies nous séparent, les rêves et les angoisses nous rapprochent “.
L.K et Charles KOUASSI