Au moment où prête serment le nouveau président du Bénin, son parcours de candidat indépendant, candidat de l’opposition et apparemment hors système – même s’il reste bel et bien un produit du même système – suscite des sympathies dans certains pays, dont la Côte d’Ivoire.
Commentant le succès de l’adversaire de Yayi Boni et de Lionnel Zinsou, des partisans de certains acteurs politiques ivoiriens rêvent en Patrice Talon, en évoquant qu’il a été un candidat indépendant loin des appareils de parti politique, qu’il est un opposant qui a battu le candidat du parti au pouvoir.
Si on rapporte cela au Rdr, au Pdci ou au Rhdp en Côte d’Ivoire, cela signifie que le futur Patrice Talon ivoirien doit pouvoir ouvertement affronter Ouattara et Bédié pour s’imposer : c’est bien ce que Talon a fait longtemps avant la présidentielle face à Yayi Boni.
Le futur Patrice Talon ivoirien doit le faire, comme Talon avait marqué la rupture. Il doit accepter que ses partisans aillent peut-être en prison. Il doit accepter l’exil comme Patrice Talon, ou prendre le risque de se faire arrêter peut-être. Et même s’il n’a pas un parti politique propre à lui et à sa dévotion, ce Talon ivoirien doit bénéficier du soutien et de l’adhésion de plusieurs partis politiques, au-delà du soutien de la société civile et des acteurs économiques. Il ne doit pas être du même espace géopolitique que Bédié et Ouattara, car Talon est du Sud tandis que Yayi Boni est du Nord. Le futur Patrice Talon ivoirien doit réunir tous ces atouts en espérant qu’il aura plus de succès de que Banny, Essy Amara et Kkb qui l’ont déjà fait au Pdci-Rda, qu’il aura plus de chance que ceux qui avaient quitté à l’époque le Rdr, qu’il aura plus de chance que Mamadou Koulibaly qui avait voulu combattre cette manière ancienne et haineuse de faire la politique.
La tentation Patrice Talon sur les bords de la lagune Ebrié, plus difficile à dire qu’à faire ? Wait and see !
Charles Kouassi