Ex-footballeur international de Côte d’Ivoire, vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations 1992, élu meilleur sportif ivoirien de Côte d’Ivoire par les Awards 2016 , Abdoulaye Traoré dit Ben Badi parle à Afrikipresse du fiasco des Éléphants de la Can 2017 et dévoile ses ambitions pour le football national.
Votre avis sur la prestation des Éléphants à la CAN 2017 ?
Je pense que c’est une équipe qui nous a fait rêver pendant les matchs amicaux. Mais lorsqu’il s’est agi des 2 premiers matchs de la CAN, on s’est rendu compte que les joueurs n’étaient pas prêts aussi bien psychologiquement et physiquement. En homme averti, depuis le début je l’ai dit, moi je n’y croyais pas du tout et c’était prévisible parce qu’il manquait un bon sélectionneur et un leader à cette équipe.
Que pensez-vous de Michel Dussuyer et de sa démission de la tête de la sélection ivoirienne ?
Très franchement, je n’ai pas compris le choix de Dussuyer dans le casting. C’est un monsieur qui n’a pas de vécu. Vous savez, l’équipe nationale de Côte d’Ivoire est arrivée à un tel niveau qu’il faille qu’elle soit coachée par des personnes qui ont de l’expérience en matière de football et surtout en matière de CAN. La Coupe d’Afrique des Nations n’a rien à voir avec les éliminatoires. La CAN, c’est tout autre chose. C’est pourquoi, j’ai émis beaucoup de réserve concernant Kodjia Jonathan, Zaha Wilfried et les autres. Dussuyer n’avait pas le niveau. Ça je l’ai dit depuis le départ, je n’y croyais pas trop. Il n’a pas de caractère comme Hervé Renard or, c’est une grande qualité qu’il faut à un entraîneur. Dussuyer et Lamouchi, blanc bonnet et bonnet blanc, ces deux sélectionneurs, je ne sais pas sur quelle base nos dirigeants fédéraux les ont recrutés. C’est vrai que Dussuyer est parti, mais je souhaiterais aussi que toute son équipe d’encadrement technique parte, parce qu’ils ont tous échoué. Il ne faut pas faire du copinage autour de notre équipe nationale.
Un regard sur le premier mandat de Sidy Diallo et le second qui est en cours !
C’est vrai que cette fédération sous Sidy Diallo nous a apporté la CAN 2015 mais, ce trophée ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Ces erreurs défensives, techniques, des ratés inexplicables, qu’on a vu, c’est impardonnable pour une équipe championne en titre! On est toujours dans l’improvisation, alors que cela n’a jamais marché. La fédération doit revoir son casting, et faire le choix d’un sélectionneur expérimenté. Ensuite je pense que cette jeune génération a besoin de références, il faut l’entourer de professionnels. Bref, je pense que pour le moment le 2ème mandat de Sidy Diallo est un échec.
Sidy Diallo doit-il briguer un 3ème mandat à la tête de la Fif ?
Franchement ce n’est pas la personne de Sidy qui m’intéresse. Il s’agit là de trouver quelqu’un qui puisse diriger le football ivoirien à son plus haut niveau, c’est ce qui est important. Sinon, on a vu des présidents comme Jacques Anouma, qui a en effet, marqué son temps en apportant un nouveau souffle à notre équipe nationale et à notre football local. Donc je crois que les hommes doivent passer, mais l’administration doit demeurer.
Abdoulaye Traoré président de la Fif ?
Oui, je crois que c’est une ambition noble. Je pense que pour diriger la Fif, le plus important c’est d’avoir de l’expérience (je l’ai ) , et se faire entourer de personnes ressources, ( j’ai les moyens également pour cela ) ; donc pour moi, vouloir briguer la présidence de la Fif ce n’est pas hasardeux. Avec mon expérience, surtout avec certaines personnes du milieu, je pense honnêtement que je peux réussir cette noble mission, car avec tous qu’on a apporté au football ivoirien, il n’est pas question qu’on soit à l’écart de sa gestion.
La réconciliation avec Maître Roger Ouégnin ne cacherait-elle pas cette ambition ?
En aucun cas. Il était temps que je m’implique dans le football ivoirien. C’est un malentendu qui m’a mis en froid avec ‘’mon père’’ maître Roger Ouégnin. Il a été pour beaucoup dans ma carrière ; surtout quand je suis revenu m’installer au pays, il m’a beaucoup aidé. Parce qu’également, nous avons été à la base de la construction de l’Asec, il était hors de question qu’on soit toujours en froid. En tant que ‘’fils’’, il était de mon devoir de lui demander des excuses pour ce malentendu et intégrer la famille Mimosas.
Avec la nouvelle dynamique impulsée par Me Roger Ouégnin avez-vous le sentiment que l’Asec Mimosas pourra devenir champion de Côte d’Ivoire ?
L’Asec a fait 10 ans sans être champion de Côte d’Ivoire, je pense pour ma part que c’est trop. Mais j’ai foi que la redynamisation qui se fait ces jours-ci dans la case Mimosas, notamment avec l’arrivée de Bancé Aristide, et de nombreux joueurs qui sont arrivés pour booster l’équipe, peut la ramener à son meilleur niveau. Et permettre de remporter le titre de champion de Côte d’Ivoire. J’ai foi en cette équipe dirigeante , ensuite en ses joueurs de renommé internationale. De plus, aujourd’hui, on peut voir les matchs locaux à l’extérieur, ce qui va pousser les jeunes à se surpasser. C’est une bonne chose.
Ouattara Roxane