À deux semaines du scrutin présidentiel , la Guinée s’apprête à commémorer le sixième anniversaire du massacre au stade du 28 septembre.
À cette occasion la fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) les organisations guinéennes de défense des droits de l’Homme (OGDH) et l’association des parents et amis des victimes du 28 septembre (AVIPA), appellent l’ensemble de la classe politique guinéenne à placer au centre de ses priorités la poursuite de la lutte contre l’impunité et la réforme de la justice.
« Il est indispensable que le prochain gouvernement fournisse à la justice tous les moyens nécessaires pour qu’un procès du 28 septembre puisse se tenir, dès 2016, dans les meilleures conditions », a interpellé la FIDH dans un communiqué publié ce vendredi 25 septembre 2015.
« En moins d’une année, les juges d’instruction en charge de cette affaire ont pu poser des actes majeurs qui ont changé la physionomie du dossier. Six nouvelles personnes ont été inculpées au cours de l’année écoulée, dont l’ancien chef de la junte du CNDD, M. Moussa Dadis Camara, et son vice-président, M. Mamadouba Toto Camara. Tous deux sont désormais formellement mis en cause et comparaîtront devant la justice. Nous nous acheminons désormais vers un procès, qui devra être crédible et satisfaisant pour l’ensemble des victimes », a rappelé Asmaou Diallo, présidente de l’AVIPA.
S’il reste encore des actes importants à poser, parmi lesquels l’audition de plusieurs témoins clés et l’arrestation de l’ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara, Toumba Diakité, toujours en fuite, la plupart des éléments semblent désormais réunis pour qu’un procès puisse débuter dans les meilleurs délais.
« Les victimes, leurs avocats de la FIDH et de l’OGDH et nos organisations nourrissent aujourd’hui l’espoir de bientôt voir ces six années d’enquêtes déboucher sur un procès qui permettra enfin d’obtenir justice et réparation. Les candidats à la présidentielle doivent s’engager publiquement à ce que le procès du 28 septembre se tienne en 2016 et que l’impunité ne gagnera pas », a prévenu Souhayr Belhassen, présidente d’honneur de la FIDH.
Pour sa part, Abdoul Gadiry Diallo, porte-parole de l’OGDH a souligné que « le contexte électoral ne doit surtout pas freiner le travail de la justice dans le dossier du 28 septembre ou entraver le processus de réforme enclenché. Un consensus politique pour faire de la lutte contre l’impunité un objectif partagé par tous doit au contraire émerger pour que la Guinée puisse poursuivre sa route vers la construction d’un État de droit ».
En juillet 2015, Fatou Bensouda, la Procureure de la Cour pénale internationale en visite à Conakry, avait rappelé l’obligation de l’État guinéen de mener à bien cette procédure.
Aliou BM Diallo, à Conakry