Président de la Fédération Centrafricaine de football et président de l’Union des Fédérations de Football de l’Afrique Centrale (UNIFFAC), Patrice Edouard Ngaïssona a été élu vendredi 2 février, membre au Comité Exécutif de la CAF. Dans un entretien accordé à afrikipresse.fr, il parle de son élection mais surtout du football centrafricain.
Êtes-vous conscient de la mission qui vous attend désormais en tant que membre du Comité Exécutif de la CAF ?
Je suis avant tout heureux; et je ressens la satisfaction que me font mes pars à mon égard. Je sais la lourde mission qui m’attend. J’ai pris l’engagement en venant au Comité Exécutif, de travailler en aidant le président de la CAF à asseoir sa politique de développement du football et à mener des réformes pour le bien du football et pour le bien de la jeunesse africaine.
Votre zone celle du Centre est partie divisée à cette élection. Pourquoi n’avez-vous pas trouvé un consensus sur un nom comme l’ont fait les autres zones ?
Chacun a ses ambitions, et personne ne peut et ne doit empêcher l’autre de rêver c’est-à-dire de voir grand dans la vie. Il s’est trouvé que mon adversaire et moi rêvons grand chacun de son côté. Dans ces conditions, il est difficile de faire la passe à l’autre. Dans tous les cas, la multiple candidature est un signe de démocratie; et c’est d’ailleurs le football de notre zone qui gagne puisque le vainqueur vient de notre zone et non d’ailleurs.
Beaucoup de choses ont été dites à votre sujet avant le scrutin (Il coupe). Je ne réponds pas à cela, puisque jamais personne n’est venu me le signifier en face. Vous savez même Jésus a été contesté.
Votre élection est un honneur pour le football de votre pays; mais à quel niveau se trouve le football centrafricain sous votre mandat ?
Il se porte bien actuellement. Au moment où j’arrivais à la tête de la fédération, le football centrafricain était 204ème mondial selon le classement FIFA mais aujourd’hui il est autour de 100ème. Je dois vous rappeler qu’avant la guerre civile, il tournait autour de 50ème. Donc je peux affirmer que malgré la situation économique difficile, le football centrafricain se porte très bien. Nous avons le football de jeunes, le football féminin et le football d’élite. Je pense que c’est l’essentiel, et nous allons continuer le travail pour faire prospérer notre football.
Cette bonne santé n’est pas visible dans les compétitions, aussi bien au niveau des clubs que des sélections nationales sur le plan africain. Comment expliquez-vous cela ?
Je vous ai parlé de la situation de guerre civile. Il faut y ajouter la situation économique très difficile que vit notre pays. Mais le football centrafricain a tout de même réalisé des exploits en battant l’Égypte sur son propre terrain, sans oublier l’Algérie, la RD Congo, mais le football centrafricain n’est pas beaucoup médiatisé comme les autres, ce qui fait que ses résultats sont peu connus. Je vous apprends que pour les éliminatoires de la CAN 2019, nous avons battu le Rwanda lors de la première la journée et nous attendons la Guinée et la Côte d’Ivoire, les autres adversaires de notre poule.
Comment parvenez-vous à organiser vos compétitions dans cette situation sociale difficile marquée par la guerre civile ?
Vous savez autant que moi que c’est le football qui peut amener la paix. C’est le football qui est le creuset de l’unité, donc vous les hommes de médias vous devez nous aider à sensibiliser les populations en faisant connaître nos actions pour faire asseoir la paix. Parce que ce qui arrive à la République Centrafricaine peut arriver à d’autres pays. Car, il y’a a le passage de l’ouragan un peu partout en Afrique. S’il y a un conseil à donner aux Africains, c’est de ne pas tomber dans le piège de la destruction de leur propre pays.
Entretien réalisé par Adou Mel, envoyé spécial à Casablanca