Le 9 août 2017, le Président ivoirien Alassane Ouattara a présidé un Conseil présidentiel sur la santé. A cette occasion, il a été fait un point des investissements du gouvernement dans ce secteur. Dans un communiqué dont Afrikipresse a reçu copie ce mardi, le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH) salue l’initiative.
Le 1er août 2017, le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH) en collaboration avec HumanDignity et Sciences Po Paris publiait un rapport sur «l’état du droit à la santé en Côte d’Ivoire ». 8 jours plus tard, le président de la République prenait la question à bras le corps en convoquant un Conseil présidentiel sur la santé.
« Nos organisations saluent la tenue de ce Conseil présidentiel sur la santé immédiatement après la publication de notre rapport. C’est la preuve que notre plaidoyer a été entendu », indique Me YacoubaDoumbia, président de MIDH.
De son côté Seynabou Benga, directrice de Human Dignity, conseille : « Face aux nombreux défis identifiés dans notre rapport, le Gouvernement devrait adopter une approche basée sur les droits humains dans le cadre de sa politique en matière de santé, et prendre en conséquence des mesures vigoureuses y compris l’augmentation des ressources publiques affecté au secteur de la santé en vue de l’amélioration de la qualité des soins en Côte d’Ivoire et du droit à la santé en général ».
Il faut souligner que dans leur rapport, ces organisations avaient dénoncé le fait que la Côte d’Ivoire ne consacrait que 6% de son budget à la santé contrairement, à ce que recommandait l’accord d’Abuja signé en 2001 par notre pays et qui oblige chaque État a consacré au moins 15% de son budget à la santé. En plus, elles ne comprenaient pas pourquoi le pays ne respecte pas ses accords internationaux sur la santé, en ne créant pas les conditions juridiques nécessaires qui permettent à tous les citoyens d’ester en justice s’ils se sentent victimes de violation du droit à la santé. Citant, à propos la Constitution ivoirienne de 2016 en ses articles 9 et 32 qui ne reconnaissent le droit à la santé que comme « des objectifs programmatiques », mais pas comme « des droits humains justiciables ». Le rapport a aussi pointé le doigt sur le manque de médecins : moins d’un médecin (0,16) pour 1000 habitants.
Aussi, tout en saluant, l’initiative du conseil présidentiel , le Midh et ses partenaires encouragent-ils, « l’État à ratifier le protocole facultatif se rapportant au PIDESC (Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels) et à présenter le plus rapidement possible son rapport initial au Comité des droits économiques, sociaux et culturels ».
Chris Monsékéla