Dans une interview accordée à Afrikipresse, Koné Issa président national du Forum des jeunes du Pdci, membre du bureau politique dudit parti, dénonce la mauvaise foi des cadres du RDR et annonce le retour de l’ex-Président Laurent Gbagbo.
Nous assistons ces derniers temps à une division au sein du PDCI-RDA, puisque des hauts cadres sont au RHDP. Cet affaiblissement ne risque t-il pas de se percevoir dans les résultats électoraux ?
Je voudrais d’entrée de jeu, vous rassurer qu’au PDCI-RDA, qu’il n’y a pas de division. Nous avons un seul chef, Son Excellence Henri Konan Bédié qui tient de main de maître le navire du PDCI. Alors, des cadres qui sont sortis de nos rangs pour aller faire autre chose, cela n’engage qu’eux; si vous avez remarqué, ils n’ont pas été suivis par la base. Toute la base du PDCI s’est levée pour dire non à la forfaiture, et pour suivre la ligne de la haute direction incarnée par Henri Konan Bédié.
Nous sommes à la veille des élections locales et nous constatons des difficultés au niveau du choix des candidats PDCI, cela est dû à quoi ?
Les choix sont difficiles, tout choix appelle à des mélancolies. Les cadres dans les différentes contrées veulent être candidats. Mais, tout le monde ne peut pas l’être. Donc il faut des conciliations souvent, ce à quoi le chef du secrétariat exécutif du parti s’active ces jours-ci. Et je peux vous dire que les choses se passent très bien, et il n’aura pas de division, je peux vous rassurer.
D’aucuns disent que le président Bédié lutte pour son intérêt personnel, est-ce qu’il sera candidat en 2020 ?
Ce que je peux vous dire, c’est que le président Henri Konan Bédié nous disait lorsqu’il était candidat pour la toute dernière fois, que c’était son dernier combat. En tout état de cause, aujourd’hui ce qui hante le président du PDCI c’est la stabilité de la Côte d’Ivoire, le mieux-être des Ivoiriens et particulièrement ceux du PDCI. Vous l’avez vu ces temps-ci, tous les responsables de partis politique, les Ivoiriens épris de paix défilent à sa résidence privée pour aller prendre conseil auprès de ce sage, qui est l’un des patriarches au niveau des responsables politiques. Alors, une candidature en 2020 de Henri Konan Bédié, pour le moment il nous l’a pas dit. Mais vu qu’on a enlevé la limite d’âge qui lui permet d’être candidat, si d’aventure il l’était, il n’y aura pas de problème. Il s’agit pour lui de trouver des cadres émérites pour diriger.
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Mais pour l’heure, il n’a pas parlé d’une quelconque candidature. Vous pouvez être rassuré. Vous savez, il y a des langues qui se délie de part et d’autre depuis qu’il y a un certain rapprochement entre le FPI et le PDCI, vu d’un mauvais œil par certains. Alors cela c’est leur problème. Dans tous les cas le PDCI a marché avec certains qui n’ont pas respecté leur parole. Aujourd’hui le PDCI décide de renouer une coalition avec les Ivoiriens épris de paix et la justice, où est le mal ? On s’élève, on dit Bédié, il fait cela, il veut être candidat. Mais n’est-il pas Ivoirien? S’il veut faire acte de candidature en 2020 et que nous les militants et la majorité des Ivoiriens acceptent, où est le mal ? Le PDCI ne fait pas ses choix facilement, et puis on ne fait pas ses choix dans la rue. Nous avons une convention au cours de laquelle on se réunit et les cadres qui sont susceptibles d’être candidats se présentent. Et, il y a aussi les primaires qui permettent de faire le tri et d’avoir un consensus autour d’une personnalité donnée.
Dans un entretien, Dah Sansan de la Jeunesse du Rdr, avait qualifié ‘’l’appel de Daoukro d’arnaque politique du siècle’’. N’y avait-il pas effet un piège dans l’alternance en même temps que le soutien au Président Alassane Ouattara, en 2015 ?
Ces allégations, heureusement que ce sont des propos d’individus, et non le sentiment de la majorité des Ivoiriens. Donc Dah Sansan peut rester dans son salon et raconter n’importe quoi. Il sait bien, que quand le président lançait l’appel de Daoukro, toute la Côte d’Ivoire était heureuse, et surtout le RDR parce que ça les arrangeait. Mais dès lors, que le deuxième mandat de Ouattara prend fin et qu’on parle d’alternance en faveur d’un cadre du PDCI, ils commencent à retourner leurs vestes. Certains voient cela comme un affront au Président Ouattara. Mais, non ! Le président Bédié est un homme de paix et de parole. Il s’était assis avec le Président Alassane Ouattara, et le ministre Guikahué, qui n’a de cesse de dire, qu’il y’a eu bel et bien témoignage de ce qu’il y aura alternance en faveur du PDCI. C’est ce qui fait la mauvaise foi des militants du RDR.
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Je serais tenté de dire tant pis pour eux. En tout état de cause, on s’organise pour prendre le pouvoir en 2020 avec un cadre actif du PDCI, et aussi avec tous les Ivoiriens. Vous avez vu le FPI qui vient et d’autres viendront s’ajouter. Donc le retour au RHDP n’est plus à négocier. Les propos de Dah Sansan sont des propos d’un jeune qui n’a rien compris de politique; ce n’est pas réfléchi et sérieux. Le président Ouattara sait que Henri Konan Bédié a été honnête. Le président Bédié a trop pris de coups. Un parti politique se crée pour gouverner. Mais lorsqu’un président de parti politique prend soin sur lui de spolier au détriment d’un autre son parti, c’est un sacrifice de trop ! Donc, comme l’a dit monsieur Jean Louis Billon, le temps du sacrifice est révolu et nous allons nous organiser pour aller arracher le pouvoir en 2020.
Pourquoi ce rapprochement avec le FPI maintenant ?
Je voudrais applaudir ce rapprochement parce que la politique c’est jeu de terrain. Le président Bédié et des cadres ont réclamé la libération des prisonniers politique. Parce qu’on ne peut pas faire la réconciliation avec une partie des Ivoiriens sans les autres.
Vu qu’il est nécessaire que tous les prisonniers politiques soient libérés pour une véritable réconciliation, est-ce qu’on peut s’attendre à la libération de Laurent Gbagbo ?
Quand vous suivez l’actualité politique internationale, les informations qui nous parviennent, c’est que la libération de Laurent Gbagbo est sous peu de temps. Et ce n’est pas nous qui le disons. Sa libération sera une bonne chose. Mais, réconcilions-nous d’abord comme l’a conseillé Bendjo. Parce que s’il vient cela peut prendre une autre tournure. C’est pour cela que ce monsieur a été injustement écarté à la maire du Plateau, on le met en exil forcé, fort heureusement que le PDCI l’a mis en mission et il ne chôme pas là-bas. Bientôt, il rentrera dans son pays.
Pensez-vous que la révocation de Monsieur Bendjo a des arrière-pensées politiques sous couvert d’action judiciaire ?
Nous savons qu’il y a un monsieur qui a été choisi par le RHDP et le RDR pour qu’il soit candidat au Plateau. Mais il faut savoir que le PDCI a lancé là-bas un jeu lourd, un gagneur, Jacques Ehou qui a constitué une équipe de cadres dynamique pour assurer la relève après le départ Akossi Bendjo. Je peux vous rassurer, en ce qui nous concerne, nous allons gagner avec brio. Car nous travaillons pour ça. Il leur avait déjà fait une gifle auparavant. Mais je pense qu’ils n’ont pas compris la leçon. La prochaine fois, ça sera un coup-pied dans les fesses pour mettre fin à la cacophonie, à la désinformation et à l’anarchie une bonne fois pour toute au Plateau. Donc, la candidature d’individus là-bas ne nous dérange guère. C’est vrai, je le dis de façon récurrente et avec fougue que le maire Bendjo a été révoqué arbitrairement. Mais nous allons réparer ce tort au soir du 13 octobre.
Est-ce que le PDCI peut être considéré maintenant comme un parti d’opposition ?
Oui ! le PDCI est dans l’opposition. C’est vrai que dans le cadre de notre coalition avec RHDP où Ouattara a été élu président de la République avec l’implication du président Bédié, on n’était pas opposant. Mais, vous savez la suite. Aujourd’hui, le PDCI a décidé de sortir de cette coalition bien étant le concepteur pour prendre toute sa place dans l’opposition avec d’autres Ivoiriens. En tant que jeune cadre de ce parti, je suis d’accord avec cette décision et nous allons jouer notre rôle d’opposant pour revenir au pouvoir 2020 par la force de notre travail.
Comment le PDCI a accueilli la libération de l’ex-première Dame Simone Gbagbo ?
Le PDCI a accueilli la libération de l’ex-première dame Simone Gbagbo avec joie. Vous avez vu que le président Henri Bédié a dépêché monsieur Jean-Louis Billon avec une délégation pour aller la saluer. Pour dire aussi, désormais que nous sommes ensemble. Donc c’est une démarche salutaire et nous voulons saluer la communauté internationale qui a compris le message du PDCI-RDA, qui était le message à l’apaisement, à la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés. Il faut aussi dire que Bédié en recevant monsieur Affi N’Guessan, lui a demandé de s’entendre avec son ainé Aboudramane Sangaré. C’est un appel à la paix et à la réconciliation comme le PDCI sait bien le faire. Il ne pouvait faire autrement, il est dans sa logique d’unir et de rassembler tous les enfants de la Côte d’Ivoire. Et nous suivons sa démarche.
Aboudramane Sangaré a lancé un appel à la mobilisation, afin de contraindre le pouvoir à libérer tous les prisonniers politique, militaire et à la réforme immédiate de la CEI, que pensez-vous de cet appel ?
Je pense que c’est un appel salutaire et juste qui vient à point nommé pour suivre ce que le PDCI a dit. Il faut la réforme de la CEI, le report de ces élections régionales à une date ultérieure, parce qu’il y a eu trop de problèmes. Il faut le découpage électoral et libérer les autres prisonniers politiques. Pour que tout le monde parle d’une même voix, d’où la réconciliation vraie d’abord. Et j’en profite pour demander aux jeunes pour ces élections, d’être sereins, de ne pas se laisser endormir et de rester à l’écoute du président Henri Konan. Je voudrais dire d’être consciencieux et de ne pas regarder ces quelques billets de banque, de ne pas céder à la division. À l’endroit des Ivoiriens en général, je leur dis l’espoir est permis parce que le PDCI sera au pouvoir en 2020. Je voudrais appeler tous ceux épris de paix et de justice à se joindre au PDCI comme beaucoup de cadres le font déjà. Ils défilent à la résidence du président Bédié pour lui demander de prendre ses responsabilités. Cela veut dire quoi ? Tout simplement d’être au-devant de la scène et de guider le navire. Je puis vous le dire qu’il le fera comme il le sait toujours le faire.
Ange Ouohi