Interrompu le 19 Juillet 2017 dans le cadre des vacances judiciaires de l’été à la CPI, le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé reprend lundi 28 août 2017 dès 9h30 devant la Chambre de Première instance I de la cour pénale internationale (Haye).
Au cours de la période de suspension des audiences, la Chambre d’appel de la CPI avait ordonné à la Chambre de première instance de procéder à un nouvel examen de la détention de l’ex président ivoirien, pour déterminer s’il devrait être maintenu en détention ou mis en liberté avec ou sans condition. Un point de désaccord entre d’une part la Défense qui réclame la libération de lex-President ivoirien, et d’autre part l’accusation et la Cour favorables au maintien de la détention. Les deux procès étant liés, et estimant qu’en toute logique les arguments utilisés contre Laurent Gbagbo pour son maintien ou non en détention, seront aussi évoqués le concernant, Charles Blé Goudé n’a, de son côté, jamais introduit de demande de liberté provisoire.
C’est l’attente d’une décision sur la question que le calendrier des audiences publié sur le site de la Cpi , apprend que les audiences sont programmés sans arrêt entre le 28 août au 20 octobre, où interviendra une pause jusqu’au 6 novembre. À la reprise le 8 décembre 2017, les audiences se tiendront jusqu’aux vacances judiciaires d’hiver 2017/2018 à partir du 15décembre 2017. Une nouvelle reprise du procès de Laurent Gbagbo et Blé Goudé est alors prévue e 15 janvier 2018 à 9h30.
Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont détenus respectivement depuis novembre 2011 et mars 2014 à la prison de Schevenigen (Haye) en Hollande. Leur procès est ouvert depuis le 28 janvier 2016 après la jonction des deux affaires (Gbagbo et Blé Goudé) le 11 mars 2015. Ils sont poursuivis par la cour pénale internationale pour quatre chefs de crimes contre l’humanité, à savoir, meurtre, viol, tentative de meurtre, persécution et autres actes inhumains ; crimes commis entre 2010 et 2011 dans le contexte des violences postélectorales. À la fin du procès et sur la base des éléments de preuves, les juges soit acquittent les deux accusés, soit les déclarent coupables. La peine maximum est de 30 ans d’emprisonnent ou la prison à vie.
La Côte d’Ivoire a accepté la compétence de la CPI le 18 avril 2003 et ratifié le Statut de Rome le 15 février 2013. Alors que trois mandats d’arrêts ont été émis contre respectivement, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Simone Gbagbo, seuls les deux premiers sont détenus à la Haye. Les autorités ivoiriennes refusent toujours le transfèrement de l’ex première dame à la CPI arguant que la justice ivoirienne est désormais compétente pour la juger.
Le bureau du procureur qui a décidé d’élargir ses enquêtes jusqu’en 2002 et sur l’ensemble du territoire ivoirien, y compris l’ouest, a toujours annoncé des poursuites contre tous les camps, impliqués dans le conflit ivoirien.
Philippe Kouhon