Du 18 au 21 octobre 2017, se tiendra à Johannesburg en Afrique du Sud, l’édition inaugurale du Tropics Business Summit. À quelques semaines de ce grand rendez-vouséconomique, Afrikipresse a approché Vénicia Guinot, la principale initiatrice de ce rendez-vous continental
Pouvez-vous expliquer clairement le concept TROPICS BUSINESS SUMMIT qui aura lieu en Afrique du Sud du 18 au 21 octobre 2017, aux Africains du continent ainsi qu’à sa diaspora africaine ?
Le “TROPICS BUSINESS SUMMIT : “Sommet sur les Investissements en Afrique,” dont l’édition inaugurale se tiendra du 18 au 21 Octobre 2017 à Johannesburg (Afrique du Sud), est une initiative intégralement africaine. Elle a pour objectif de mobiliser des investissements directs étrangers en faveur du Continent Africain, tout en favorisant les partenariats intra-africains, en vue d’accélérer l’émergence économique et le développement de nos pays.
Croyez-vous, comme vous le dites, à l’accélération de l’émergence économique et le développement de nos pays, face au retard accusé par le continent devant l’Asie?
À la question de connaître mon sentiment sur l’émergence économique, oui j’y crois fortement, et je pense d’ailleurs sincèrement qu’elle est atteignable si nos Gouvernements respectifs mettaient un peu plus de sérieux et de focus sur des secteurs clefs ou secteurs dits porteurs tels que l’Agribusiness, les Nouvelles Technologies, le Développement des infrastructures, et j’en passe. Tous ces secteurs présentent un potentiel énorme pour permettre l’accroissement de nos économies et nous permettre de sortir les jeunes du chômage de manière effective.
Qu’est ce qui explique selon vous l’inflation du chômage en AfrIque?
À mon avis, l’inflation du chômage en Afrique comme dans les pays d’Asie du Sud-Est , présentant des réalités similaires aux nôtres, est principalement due à divers facteurs. Dans la quasi-totalité des pays francophones, le SMIC médian qui frappe les juniors comme les seniors en leur fermant la porte de l’employabilité. Deuxième facteur, il y a la rigidité du marché du travail dû aux législations de chaque pays et troisièmement, il faudra également prendre en compte, puisque nous parlons d’entreprenariat, la fiscalité des entreprises. Il y’a comme un effet dissuasif qui empêche les entreprises d’investir dans un environnement qui n’est pas ‘encore’ propice pour faire des affaires. D’aucuns rajouteront à cette liste la volonté de nos dirigeants à rendre cet environnement propice pour les jeunes entreprises qui émergent mais je conçois, personnellement, que la tâche nous incombe tous et le plus tôt que les entrepreneurs se mettront ensemble pour tacler ne fût-ce qu’une des six causes du chômage en Afrique, nous ne serons jamais à mesure de faire avancer les chosesVous savez, l’émergence du continent africain se fera avec et par les Africains au profit de leurs prochaines générations qu’on le veuille ou non. Le choix nous revient de réformer ou de rester stagnés.
Aujourd’hui, vous êtes sans ignorer il y’a un débat autour du Franc Cfa dans des ex-colonies françaises, en Afrique. Des voix se lèvent à présent pour demander que ces ex-colonies battent leur propre monnaie. Quelle est votre avis dans ce débat?
Excellente et pertinente question. En tant que fille du continent et Media entrepreneure basée sur le sol sud-africain, je me donne le devoir quotidien de militer pour pouvoir rendre visibles les talents africains a mon niveau, que ce soit au coeur de la rédaction de TROPICS MAGAZINE comme au sein de l’équipe d’architectes qui forme l’ossature du TROPICS BUSINESS SUMMIT. Comme je l’émettais plus haut, le thème choisi cette année s’intitule “Trouver des synergies et construire des passerelles avec l’Afrique” . Il s’agit , en effet, d’un travail de dure labeur et d’une tâche qui nous incombe tous. Ma foi, créer des synergies implique construire des ponts entre les générations souhaitant avancer dans la même direction. Je vais peut-être vous retourner la question: Combien d’africains sont prêts à affronter le changement? Je pose cette question également à vos lecteurs pour savoir effectivement ce qu’implique leur engagement et leur souhait exprimé autour de l’abolition du Franc CFA. En tant que Média Entrepreneure, je sais combien mes pairs et moi voulons le changement et, d’autre part, combien tout changement implique un renouveau et une nouvelle façon de penser.
Avec l’équation que pose le Franc Cfa, pensez-vous qu’ils sont réellement prêts?
Pour illustrer mes propos, je dirai que je suis une disciple du “Ubuntu,” cette idéologie panafricaine établie par Nelson Mandela et qui consiste à dire que “Je suis parce que nous sommes”. Ce qui revient à dire que nous avons besoin de l’apport des uns et des autres, pour se construire et je fais allusions à la population africaine dans son ensemble qui doit se sentir concernée toutes les fois que ça brûle chez le voisin.
J’aimerai résumer ma pensée pour dire ce qui suit… Il est clair que les États africains tirent profit de la zone CFA et nombreux de nos gouvernements ont un intérêt particulier à y rester. Nous autres, entrepreneurs, ne pouvons que plaider en faveur d’un modèle économique plus réfléchi, et peut-être pourrait-on s’inspirer du modèle sud-africain avec son Rand ou du Nigeria avec son Naira.
Je ne trancherais malheureusement pas sur ce sujet car la décision finale ne relève pas de mon essor. Je laisse le libre choix aux africains de prendre position s’il le faut. D’ailleurs, je convie tous les passionnés de cette question à lire l’ouvrage “Monnaie Africaine – La question de la zone Franc en Afrique centrale,”de Dominique KOUNKOU, Edition : L’Harmattan Paris pour se faire une idée par eux-mêmes. Avec la baisse historique ou la chute libre du Rand sud-africain, par exemple, les économistes pourraient tirer de leçons importantes sur l’avenir d’une monnaie africaine dans un futur proche, si telle est la direction que nous souhaitons prendre.
Tout à fait. Nous allons revenir sur le TROPICS BUSINESS SUMMIT. Pourquoi le choix de l’Afrique du Sud pour le lancement d’un tel projet?
Nous avions porté un choix particulier sur la ville de Johannesburg plus précisément, pour une raison simple. L’Afrique du Sud est l’un des pays leaders en terme de croissance économique. Avec une population totale de 55 millions d’habitants (2015), ce pays représente une mine d’or pour les investisseurs en quête de marchés comme de nouvelles opportunités d’investissements d’une part. D’autre part, une excellente destination d’affaires pour les jeunes entrepreneurs, ou porteurs de projets pour leur propre émancipation favorisant leur expansion sur le marché international. Quoi de plus intéressant que de lancer son entreprise ou rendre visibles ses actions entrepreneuriales dans un pays qui regorge autant de potentialités que d’opportunités puisque l’environnement des affaires y est propice. Il sied de rappeler que le pays de WInnie Mandela est l’un des rares pays d’Afrique capable d’offrir une stabilité politique et, dans ce millénaire, c’est un message fort d’Afrique du Sud que nous souhaitons envoyer au reste du continent que Johannesburg est et demeurera la porte d’entrée australe sur le continent. Les grands médias ne cesseront pas de ternir l’image de ce beau pays tant que les vaillants entrepreneurs africains ne prouveront pas le contraire, ou ne valoriseront pas assez leur patrimoine culturel panafricain. Au travers du TROPICS BUSINESS SUMMIT, nous souhaitons donc redorer le blason du continent en passant par Johannesburg, l’une des des cinq (5) villes africaines cosmopolites du monde.
De ce fait, les porteurs de projets ont beaucoup à apprendre de leurs pairs sud-africains ou anglo-saxons et vice-versa. Enfin, nous n’avions pas trouvé mieux que d’impulser le mouvement du commerce intra africain à partir de la “cité de l’or” pour à la fois sensibiliser les entrepreneurs francophones sur les diverses potentialités qui y existent, aider à rendre visibles leurs projets sur un territoire anglo-saxon et enfin, offrir aux médias du contenu vrai de la jeunesse qui innove mais surtout aux investisseurs la possibilité d’investir sur des projets à fort potentiel économique. Nous souhaitons pratiquer la vraie émergence économique de cette manière en consolidant davantage nos efforts autour des visions communes susceptibles de propulser nos économies tel que nous l’avions toujours souhaité.
Dernière question. Quels sont les critères de participation pour les entreprises africaines et celles, hors du continent?
Le TROPICS BUSINESS SUMMIT est mû par le constat selon lequel les interventions en réseau peuvent améliorer la chaîne valeur en favorisant la fluidité de services essentiels par le biais du networking et des différentes interventions que propose notre programme. Le TROPICS BUSINESS SUMMIT se démarque de tous les autres forums ou conférences qui existent, en ce sens où il n’exclut aucune race, et n’impose aucun critère d’éligibilité. On peut donc être un Entrepreneur d’origine africaine, asiatique, européenne ou américaine et pouvoir se retrouver au sein de cette plateforme, à condition que son activité ait un trait d’union avec le continent africain. Sur ce, notre plateforme est ouverte aux Entrepreneurs et Investisseurs africains et étrangers désireux de faciliter le commerce intra africain. Nous n’avons aucune préférence pour les sexes, les âges, les races ni les langues car la plateforme est parfaitement multilingue et se donne le devoir d’accueillir des intervenants comme des participants francophones, anglophones, arabophones et lusophones.
Les frais de participations individuels s’elevent à 155 euros soit 100 000 FCFA par participant (frais d’hébergement exclus); ce qui donne accès à trois jours de conférences, à des ateliers de formation, à des expositions-ventes, ainsi qu’à un Gala d’affaires qui fera office de cérémonie de clôture. Pour ce qui est des investisseurs, nous avons différentes offres à leur proposer selon leurs besoins (à la carte) et les CEOs ou Chefs d’entreprises intéressés sont sont invités à manifester leur intérêt à participer au TROPICS BUSINESS SUMMIT en nous contactant par email ( hello@tropicsmag.com ) ou en visitant simplement notre site officiel ( http://summit.tropicsmag.com ) avant le 18 Septembre 2017 à minuit.
Pour clôturer cet entretien qui a été super riche en échanges, permettez moi de vous dire que le TROPICS BUSINESS SUMMIT garantit un renforcement de capacités en matière de développement des compétences en affaires à travers ses ateliers pratiques, un apprentissage collaboratif au travers de ses rencontres “B2B” dans le but d’accroître le taux de réussite pour les entreprises débutantes. Enfin, la première édition du TROPICS BUSINESS SUMMIT offre une opportunité d’investissement directs dans des secteurs dynamiques en accompagnant de jeunes porteurs de projets ambitieux et déterminés à devenir des “Leaders Sans Frontières” de demain qui feront émerger l’Afrique de demain.
Par Claude D